"On va continuer à bloquer le pays": un agriculteur qui paralyse l'A64 réclame "des annonces" d'Attal
"On continue notre combat". Au micro de BFMTV, Jérôme Bayle, éleveur de bovins à Carbonne (Haute-Garonne), fait part de la colère des agriculteurs et demande des mesures aux autorités.
"On en démordra pas: on veut la venue du Premier ministre dans la région Occitanie avec des annonces concrètes et avec des dates", demande-t-il.
"On va continuer à bloquer le pays. Ils veulent nous déstabiliser, ça ne marchera pas", complète l'éleveur, à l'issue d'une réunion avec le préfet du département.
Autoroute bloquée depuis jeudi
Des agriculteurs continuent de bloquer ce samedi 20 janvier l'autoroute A64 à hauteur de Carbonne, pour faire pression sur le gouvernement, une mobilisation en cours depuis jeudi.
De son côté, le préfet de Haute-Garonne estime que "compte tenu de la complexité de certains dossiers, il n'est pas possible d'apporter des solutions dans l'urgence". Pierre-André Durand a également "proposé que si nous nous engagions dans un processus de travail, il puisse y avoir une suspension du mouvement pour que nous puissions travailler ensemble de manière sereine".
"La main reste tendue", assure-t-il.
Colère des agriculteurs
En France, comme ailleurs en Europe, les manifestations d'agriculteurs se multiplient depuis quelques semaines.
Alors que Gabriel Attal doit s'entretenir lundi soir avec les dirigeants des syndicats alliés FNSEA et Jeunes agriculteurs, les préfets ont reçu pour instruction, à la demande de l'Élysée, "d'aller dès ce week-end à la rencontre des agriculteurs" et de leurs syndicats, "au plus près du terrain".
Hausse des charges, retards de paiements des subventions agricoles, interdiction de pesticides autorisés ailleurs, crise de la maladie hémorragique épizootique (MHE), manque de considération, sentiment d'être écrasés, au nom de la transition écologique, par des normes... Les motifs de colère sont multiples.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est sans doute l'inflation qui s'est traduite par une nette hausse des coûts de production des agriculteurs. Une hausse parfois ignorée par les industriels malgré la loi Egalim qui prévoit notamment de répercuter ces coûts tout au long de la chaîne agroalimentaire lors des négociations commerciales.
Sur BFMTV, le vice-président de la FNSEA juge que les "politiques n'ont pas pris au sérieux les appels de détresse". "Aujourd'hui, il y a une vraie crise morale: on a demandé beaucoup aux agriculteurs depuis une dizaine d'années", affirme Luc Smessaert, qui demande à revenir au "bon sens agricole" .