Le vélo cargo, un mode de livraison alternatif en ville

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MOBILITÉS - Il fait presque 3 mètres de long, est surmonté d’une caisse à l’avant pouvant contenir jusqu’à 100 kg de marchandises. C’est sur le vélo cargo électrique que l’entreprise parisienne Olvo a misé pour effectuer toutes ses livraisons, comme vous pouvez le voir dans notre reportage en tête de cet article.

Chaque jour, ses coursiers parcourent une centaine de kilomètres à bord de l’engin électrique. « Ma journée type c’est d’arriver au local entre 8 heures et 10 heures selon l’heure à laquelle je commence. Je récupère mon vélo, je prépare mon chargement et ensuite je pars en tournée. Souvent le matin on a une ou deux tournées et l’après-midi, c’est pareil, je peux aller jusqu’à deux trois tournées. », détaille Orian Sawmy, coursier à plein temps pour Olvo.

Contrairement aux camionnettes, le vélo cargo à plusieurs avantages pour les livraisons en ville. « On a remarqué qu’en zone urbaine dense c’était plus rapide, plus écologique, moins bruyant et moins encombrant qu’une camionnette. En plus de ça, on peut passer un peu partout. On a des pistes cyclables, des aménagements, des voies à contresens, etc. Ce qui permet d’avoir des trajets plus courts », explique Willem Roy, coursier et commercial chez Olvo.

En effet, selon une étude de l’Université de Westminster, conduite par l’Active Travel Academy, les vélos cargos électriques « livrent 60 % plus vite que les camionnettes en centre-ville ». Ils généreraient aussi 90 % d’émission carbone en moins que les camionnettes diesels. C’est notamment cet argument écologique qui séduit les entreprises qui ont recours aux services d’Olvo.

Un autre modèle économique

D’habitude, les livreurs qui se déplacent à vélos en ville travaillent avec des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo ou encore Just Eat. Un modèle par lequel de nombreux coursiers d’Olvo sont passés, mais qui n’a pas convaincu. À la différence des plateformes, Olvo est une société coopérative et participative ou plus communément appelée une « Scop », c‘est-à-dire que l’entreprise appartient à ses salariés. « Les salariés ayant le statut d’associé sont obligatoirement associés majoritaires de la société. Ils possèdent donc au minimum 51 % du capital social », peut-on lire sur le site du ministère de l’Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

« La principale différence que je trouve par rapport aux applications, c’est qu’on est payé à l’heure. Ça retire tout le stress de la course à course où tu ne sais pas si en sortant de chez toi le matin, tu vas faire 10 euros ou 120 euros. On est beaucoup moins seul aussi. On partage les repas du midi, les apéros le soir et il y a vraiment une convivialité que je n’avais pas trouvée dans les applications », explique Orian Sawmy.

L’entreprise a tout de même des difficultés pour rester à l’équilibre, elle a donc développé d’autres activités en parallèle mais qui reste dans leur domaine de compétence. Ils ont par exemple, développé leur propre logiciel de cyclo logistique « Cyke », disponible sur abonnement. Il permet à d’autres entreprises de « gérer leurs livraisons depuis la demande du client jusqu’à la dépose chez le destinataire », peut-on lire sur leur site.

Olvo a également un service de réparation de vélo. Si vous habitez en région parisienne, vous avez sûrement déjà vu les Veligo, ces vélos électriques bleus disponibles en location, vous saurez désormais que c’est Olvo qui est en partie en charge de les réparer. Mais Paul Roudault, gérant de l’entreprise l’admet : « Ce sont surtout les activités de réparation de vélo et de logistique qui subventionnent l’activité de livraison ».

Des vélos cargos mis à rude épreuve

Autre différence majeure : les vélos cargo appartiennent à l’entreprise. Partenaire de la marque française « Douze cycle » qui les fabrique, Olvo a même adapté les vélos pour son usage particulier. « De base, ces vélos sont plus prévus pour du transport d’enfants, ou pour aller faire ses courses ou déplacer un meuble, soit davantage pour un usage domestique que pour de la cyclo logistique. On a donc développé en interne des systèmes de caisses de vélo cargo avec des bâches, on a fait plusieurs tests, jusqu’à trouver le modèle qui nous convient », précise Willem Roy.

Olvo a également un atelier au sein même de l’entrepôt pour réparer les vélos lorsqu’une pièce est défaillante. Un mécanicien a été engagé spécialement pour cette mission. Les livreurs parcourent en moyenne 3 à 4000 km par mois, il faut donc régulièrement changer les plaquettes de frein, les chaînes, les cassettes… Tout y passe. La seule chose qui ne peut être directement réparée sur place : le moteur des vélos électriques. Malgré un entretien soutenu, les vélos sont mis à rude épreuve et sont donc changés en moyenne tous les 3-4 ans.

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