Ultradroite: Darmanin va proposer la dissolution de trois groupuscules, dont la "Division Martel"

Gérald Darmanin a indiqué ce mardi 28 novembre sur France Inter qu'il compte proposer la dissolution du groupuscule "la division Martel", ainsi que deux autres groupes, qui "sont directement liés aux mobilisations d'extrême droite", intervenues une semaine après la mort du jeune Thomas à Crépol, dans la Drôme.

"Je vais proposer la fin de divers groupuscules", a déclaré le ministre de l'Intérieur, évoquant "un groupe qui s'appelle la Division Martel, rien que le nom nous fait peur, et deux autres dont je ne peux pas évoquer les noms" pour le moment.

Le ministre a fustigé "l'ensauvagement de ces milices, qui, vont faire des ratonnades, taper des Arabes, attaquer des gens qui ont des couleurs de peau différentes et crient leur nostalgie du IIIe Reich".

Darmanin assure qu'il ne "laissera aucune milice" faire "la loi"

Plusieurs rassemblements ont été organisés ces derniers jours à l'initiative de groupuscules d'ultradroite, dont un samedi à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Des dizaines de militants de l'"ultra-droite nationaliste", cagoulés, venus de toute la France, se sont retrouvés samedi soir à Romans-sur-Isère "afin de s'en prendre aux habitants issus de l'immigration, désignés par ces militants comme les responsables de l'insécurité", selon une note du renseignement territorial de ce lundi que BFMTV a pu consulter.

Lundi, six personnes ont été condamnées à des peines de six à dix mois de prison ferme pour avoir participé à ce rassemblement. Ils ont tous été condamnés pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences" ou de "dégradations". Cinq ont également été condamnés pour "violence" sur policier.

Gérald Darmanin a salué ces condamnations. "Je ne laisserai aucune milice, qu'elle soit d’extrême droite ou n’importe quel courant radical, faire la loi à la place des procureurs de la République et des policiers et des gendarmes", a aussi martelé Gérald Darmanin sur France Inter lundi.

Un "scénario à l'irlandaise" évité

La mort de Thomas "ne doit pas permettre que quelqu'un d'autre s'érige au nom de l'Etat pour faire justice (...) Il y a dans l'ultradroite une mobilisation qui veut nous faire basculer dans la guerre civile", a assuré le ministre de l'Intérieur.

Selon lui, l'intervention des forces de l'ordre a permis "d'éviter un scénario à l'irlandaise", en référence aux émeutes ayant touché Dublin la semaine dernière après une attaque au couteau. "Parce qu'elle a été ferme, la France a évité un scénario de petite guerre civile", a encore asséné Gérald Darmanin.

Lundi soir, huit personnes ont par ailleurs été interpellées et placées en garde à vue, soupçonnées d'avoir participé à un cortège non déclaré organisé par l'ultradroite dans le centre de Lyon. En France, près de 3.300 personnes appartiendraient à cette mouvance identitaire, dont 1.300 fichés S, selon un récent rapport parlementaire.

Article original publié sur BFMTV.com