Mort de Thomas: Darmanin ne "laissera aucune milice faire la loi" après les rassemblements de l'ultradroite
Un message de fermeté. Gérald Darmanin réagit ce mardi sur France Inter aux rassemblements de militants d'ultradroite, une semaine après la mort du jeune Thomas, tué à la sortie d'un bal à Crépol, dans la Drôme. "Je ne laisserai aucune milice, qu'elle soit d’extrême droite ou n’importe quel courant radical, faire la loi à la place des procureurs de la République et des policiers et des gendarmes", martèle le ministre de l'Intérieur.
"Guerre civile"
Le patron de la place Beauvau ajoute que ce "drame ignoble" "ne doit pas permettre que quelqu’un d’autres s'érige au nom de l’État pour faire justice". Reprenant les termes de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, Gérald Darmanin dénonce une "mobilisation qui veut nous faire basculer (...) dans la guerre civile".
En lien avec ces rassemblements, "je vais proposer la fin du groupuscule qui s'appelle la Division Martel", indique Gérald Darmanin, précisant qu'il fera de même avec "deux autres" groupes, qui "sont directement liés aux mobilisations d'extrême droite." Le ministre fustige "l'ensauvagement de ces milices, qui, vont faire des ratonnades, taper des Arabes, attaquer des gens qui ont des couleurs de peau différentes et crient leur nostalgie du IIIe Reich".
De nouveaux rassemblements cette semaine
La mobilisation devrait se poursuivre cette semaine: "plusieurs rassemblements sont programmés à l'initiative d'entités d'extrême droite et d'ultradroite", peut-on lire dans une note de la Direction nationae du renseignement territorial que BFMTV a pu consulter. Trois d'entre eux ont eu lieu ce lundi à Lyon, Grenoble et Aix-en-Provence.
Au moins un millier de personnes ont participé à 13 rassemblements organisés ce week-end. A Romans-sur-Isère, près de Crépol, une centaine de militants d'ultradroite encagoulés et habillés de noir ont manifesté ce samedi dans les rues du quartier populaire de la Monnaie, dont seraient originaires une partie des jeunes impliqués dans la mort de ce lycéen. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu.
Ce lundi, 6 personnes ont été condamnés à des peines de 6 à 10 mois de prison ferme pour avoir participé à cette manifestation. Jugés en comparution immédiate au tribunal de Valence, ces hommes âgés de 18 à 25 ans ont également été interdits de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans.