Ukraine, agriculteurs, réforme des traités... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Valérie Hayer sur BFMTV-RMC

Après Manon Aubry, François Xavier-Bellamy, Marie Toussaint et Raphaël Glucksmann, l'eurodéputée Renew Valérie Hayer était ce mercredi 5 juin l'invitée du "Face à face" sur BFMTV-RMC pour défendre sa vision de l'Europe. Voici ce qu'il faut retenir de l'entretien avec la tête de liste du camp présidentiel, à quelques jours des élections européennes.

· Fin des voitures thermiques: "mettre de l'argent sur la table" pour l'électrique

Valérie Hayer "assume" l'interdiction des voitures thermiques en 2035 décidée au niveau européen. "La voiture thermique pollue la planète (...) et est mauvaise pour notre santé", a justifié Valérie Hayer, évoquant "50. 000 morts par an à cause de la pollution de l'air". De plus, l'utilisation du carburant issu d'énergies fossiles nous rend "dépendant des pétromonarchies" a-t-elle ajouté, estimant que "le prix du litre d'essence ne va pas diminuer".

L'eurodéputée dit toutefois "comprendre que les Français se posent des questions" car "la voiture électrique est aujourd'hui hyper chère et surtout produite en Chine".

Pour "produire des voitures chez nous à des prix abordables", Valérie Hayer veut "mettre de l'argent sur la table pour l'implantation d'usines" en France et aider les automobilistes avec des systèmes de "crédits d'impôt et de leasing social".

· Ukraine: "un destin européen"

L'Ukraine a un "destin européen" et doit, à terme, rentrer dans l'Union européenne, a jugé la tête de liste de Renaissance.

Kiev doit pour cela respecter des conditions comme "ne plus être en guerre" et "se réformer", notamment pour lutter contre la corruption. Sur ce sujet, "il y a une marche qui est grande", selon Valérie Hayer.

"L'élargissement de l'UE est "un outil au service de notre puissance politique", a-t-elle ajouté. Selon la candidate, "on a trop longtemps vu l'élargissement comme un levier économique".

· Institutions: "réformer les traités"

Interrogée sur la présence au sein de l'UE de gouvernements qui ne respectent pas les valeurs européennes, Valérie Hayer a reconnu que "c'est un sujet qu'il faut faire évoluer lors du prochain mandat". "La Hongrie respectait nos valeurs fondamentales quand elle est rentrée dans l'UE, aujourd'hui son gouvernement piétine l'État de droit", a-t-elle cité comme exemple.

L'eurodéputée dit regretter de ne pas avoir pu "mettre en œuvre le levier juridique" pour sanctionner la Hongrie car "l'unanimité des autres membres était nécessaire". "Cette règle, il faut la changer", a jugé Valérie Hayer, prônant une "réforme des traités".

La tête de liste du parti présidentiel s'est toutefois félicité d'avoir actionné un "levier budgétaire" pour sanctionner la Hongrie. "Viktor Orban attend encore l'argent européen du plan de relance", a-t-elle rappelé.

· Green Deal: "ne pas opposer agriculteurs et environnement"

Interrogée sur la colère des agriculteurs, Valérie Hayer a défendu le "Green Deal", la stratégie européenne pour atteindre la neutralité climatique en 2050.

"Il ne faut pas opposer l'environnement aux agriculteurs, qui sont les premières victimes du réchauffement climatique", a-t-elle déclaré, assurant que l'UE a "simplifié des règles de la politique agricole commune (PAC)" pour faciliter le travail des exploitants.

Sur ce sujet, la cheffe du groupe Renew au Parlement européen a ciblé la "droite et l'extrême droite" qui ont "tué dans l'œuf" une loi sur la réduction des pesticides. Alors que la France a adopté un "objectif de réduction des produits phytosanitaires", cette loi aurait permis de mettre "tous les agriculteurs européens sur un pied d'égalité", selon elle.

Article original publié sur BFMTV.com