Vaccin, Green deal, Ukraine... En visite d'État en Allemagne, Macron fustige ce qu'aurait pu être l'Europe des nationalistes

"Un moment de notre Europe qui est existentiel". Moins de deux semaines avant la date des élections européennes, Emmanuel Macron est arrivé dimanche 26 mai en Allemagne pour une visite d'État de trois jours, destinée à réaffirmer la force du couple franco-allemand et à tenter de dépasser des différends sur les grands dossiers européens, de la guerre en Ukraine aux rivalités commerciales.

Pour la première étape de sa visite d'État - la première pour un président français depuis 24 ans - Emmanuel Macron a assisté à un débat avec le président allemand à l'occasion du Festival de la démocratie à Berlin. Lors de son discours, le chef d'État en a profité pour réaffirmer l'importance du scrutin européen, soulignant que "notre Europe peut mourir".

"On a une forme de crise de notre démocratie (...) Et on en est venu à une forme de fascination sur l'autoritarisme qui naît dans nos démocraties", a souligné Emmanuel Macron.

"C'est important d'aller voter aux européennes"

"On oublie de se dire ce que serait l'Europe si les nationalistes avaient dirigé l'Europe ces dernières années: on n'aurait pas eu de vaccin, pas de plan de relance européen, pas de capacité à répondre aux défis migratoires en européen, on n'aurait pas eu de Green Deal européen et une capacité à gérer la décarbonation". "L'histoire ne serait pas la même", a fustigé Emmanuel Macron.

D'après ce dernier, "on a oublié que la démocratie était un combat". "On laisse les nationalistes critiquer la démocratie".

Et Emmanuel Macron d'exhorter: "C'est important d'aller voter aux européennes. Pour un parti qui défend l'Europe".

"Le fait qu'Emmanuel Macron soit ici, qu'il célèbre avec nous la démocratie, est un signal que nous avons besoin d'une alliance des démocrates en Europe", a renchéri Frank-Walter Steinmeier, à ses côtés.

"Je ne m'habitue pas à l'idée que le RN serait un parti comme les autres"

Plus tard dans la journée, lors d'une conférence de presse à Berlin, aux côtés du président allemand, Emmanuel Macron a expliqué vouloir "s'engager" dans les élections européennes du 9 juin "pour démasquer les idées du Rassemblement national".

"Contrairement à beaucoup, je ne m'habitue pas à l'idée que le Rassemblement national serait un parti comme les autres et donc quand il est placé en tête des sondages je considère que ce parti et ses idées menacent l'Europe", a déclaré le chef de l'État.

Samedi, Emmanuel Macron s'était dit prêt à débattre avec Marine Le Pen, arguant que se jouait dans le scrutin du 9 juin "une partie du destin de la France". La cheffe de file des députés RN avait répondu être disposée à donner la réplique au président si celui-ci mettait en jeu sa démission ou une dissolution de l'Assemblée à l'issue des élection.

"C'est la responsabilité du président de la République de lever ces ambiguïtés" dans le programme du RN, "c'est dans ce cadre-là que j'ai proposé ce débat exceptionnel", a détaillé Emmanuel Macron.

Article original publié sur BFMTV.com