Sur les traces de Wembanyama en NBA: 27 Français en immersion totale à San Antonio pendant une semaine

Ils ont décidé de prendre les devants. En attendant de savoir si la NBA et son grand barnum vont ramener les San Antonio Spurs à Paris en 2025, c’est bel et bien le Texas qui va devoir se mettre à l’heure française. Par passion pour la franchise américaine, l’une des plus titrées de la plus grande ligue de basket au monde (cinq sacres au total), une belle brochette de passionnés ont décidé de mettre leur quotidien entre parenthèses pendant une semaine. L’objectif? S’offrir l’un des voyages de leur vie, sur les traces de Victor Wembanyama, Tony Parker, Tim Duncan et tant d’autres.

"Parfois, je vois des drapeaux français dans les tribunes, je fais toujours un signe, j’essaie toujours de dire bonjour ou de taper mes mains. Ça fait plaisir, c’est mon sang quoi", confiait Wembanyama au tout début de la saison régulière. Et autant dire qu'en termes de fibre patriotique, l'international tricolore va être servi. En tout, 27 Français vont s’installer dans les tribunes du Frost Bank Center entre ce mardi 23 janvier et le 30 janvier pour assister aux quatre prochaines rencontres des Spurs (Oklahoma City, Portland, Minnesota, Washington).

Le projet est initié par Jean-Patrick Nourricier, fan inconditionnel de la franchise texane depuis le début des années 1990 et président de l’association Spurs Nation France. "Lors de mon premier voyage (en 2007 à l’occasion des Finales NBA, ndlr), je me suis rendu compte que c’était facile d’aller à San Antonio. Maintenant, c’est un peu ma deuxième maison", sourit Jean-Patrick, régisseur général sur des tournages de films lorsqu’il ne balade pas sa passion pour les Spurs de l’autre côté de l’Atlantique.

En 2017, quand Victor Wembanyama (13 ans à l’époque) n’est encore qu’un gamin plein de promesses évoluant à Nanterre, Jean-Patrick créé l’association dans le but de "fédérer un maximum de fans des Spurs en France". Un premier voyage est organisé par la "SNF" en 2018. Cinq autres (dont un à New York pour assister à des déplacements des Spurs) suivront en 2019, 2020 et 2022. "Je me suis dit qu'il y en avait un peu marre de voir les matchs tout seul en France à 2h du matin", glisse Jean-Patrick, qui va connaître cette semaine son 14e séjour aux USA.

Entre 1750 et 2540 euros la semaine

En partenariat avec Gate One, agence de voyage spécialisée dans les évènements sportifs, la Spurs Nation France propose à ses membres une expérience immersive pour un tarif allant de 1750 (chambre d’hôtel partagée à quatre) à 2540 euros (chambre seule). Ce prix comprend le billet d’avion aller-retour avec bagage en soute depuis l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, les billets pour assister à quatre matchs des Spurs (deux en tribune haute, deux en tribune basse) ainsi qu’une rencontre de G-League (l’antichambre de la NBA), sept nuits dans un hôtel situé dans le centre de San Antonio et les transferts entre l’aéroport et l’hôtel. "À vue de nez, il faudrait rajouter facilement 800-900 euros si on part par ses propres moyens", estime Jean-Patrick.

"Je ne me suis pas posé la question du prix, coupe Julien, fan français résidant actuellement en Suisse. Je trouve que ça reste raisonnable. Tout est pris en charge, il y a une structure autour. Quand je vois comment c’est organisé… Ils assurent les mecs!" Un sentiment partagé par Rémy (22 ans), infirmier à Créteil et fan des Spurs depuis presque 10 ans. "C’est une somme conséquente, mais quand on regarde le prix des billets pour aller aux Etats-Unis, pour assister à un match NBA, pour se loger… Moi, ça fait 7-8 ans que je voulais faire ce voyage. À la base, je voulais voir Tony Parker. Bon, maintenant il est retraité (sourire)… Mais c’est un rêve, je savais qu’un jour j'allais faire ce voyage et mettre cet argent. Donc j’ai mis le prix."

Des rencontres avec Wembanyama, Gobert et Diaw sont dans les tuyaux

Sportivement, tout a été pensé pour offrir aux fans français les meilleures affiches possibles. "Au moment de faire les devis, je choisis les affiches en faisant en sorte d’avoir des petites histoires à chaque fois", précise le président de la Spurs Nation France. Et, sur le papier, le défi semble relevé: entre le duel face à Chet Holmgren (Oklahoma City), rival de Wembanyama pour le trophée de Rookie de l’année, le match contre Scoot Henderson (Portland), un temps annoncé dans la course à la première place de la draft 2023, le face-à-face contre Rudy Gobert et les nouvelles retrouvailles avec Bilal Coulibaly, la semaine s’annonce brûlante. "En plus, la restriction de minutes imposée à Victor va sûrement être levée, tout est calculé", se marre Jean-Patrick.

Durant une semaine, la Spurs Nation France promet également à ses membres de nombreuses activités. Lundi 29 janvier, les 27 Français auront l’occasion de jouer pendant 1h30 sur le parquet du Frost Bank Center avec Devin Brown, champion NBA avec les Spurs en 2005. Un moment privilégié avec Victor Wembanyama est également dans les tuyaux, tout comme des rencontres avec Boris Diaw, présent sur place avec le staff de l’équipe de France, et Rudy Gobert, qui vient défier les Spurs avec Minnesota dans la nuit de dimanche à lundi.

"Mettre des visages sur des numéros de téléphone"

En dehors du basket, ce voyage à San Antonio est aussi l’opportunité de se plonger dans la culture locale, "une ville proche du Mexique, au fort accent latino", décrit Julien. Découverte de fresques dédiées à la gloire des Spurs, balade dans les quartiers, shopping, restaurants… Loin des parquets, le séjour promet d’être tout autant enrichissant. "On va aussi chercher l'opportunité de faire de belles rencontres dans ce voyage, de vivre des moments d’échange", ajoute Julien, qui ne connaissait que trois membres du groupe avant de prendre l'avion ce mardi matin. "On se connaît sans se connaître. On va apprendre à se découvrir, mais on sait qu’on va parler le même langage."

Décalage horaire des matchs oblige, ils sont tous habitués à vivre leur passion chacun de leur côté. En dehors des quelques "viewing partie", organisées dans des bars à Paris ou à Montpellier, ils se contentent d’échanges virtuels sur les réseaux sociaux ou via les différents groupes WhatsApp. "Les voyages permettent de se retrouver, de mettre des visages sur des numéros de téléphone, se réjouit Jean-Patrick. Beaucoup d’amitiés ont été créées à travers ces voyages. Les gens viennent de partout, mais certains se revoient quand ils reviennent en France." En cas de NBA Paris Game avec les Spurs en tête d’affiche dans un an, le prochain rendez-vous est tout trouvé.

Article original publié sur RMC Sport