"Je suis très admiratif": Pap Ndiaye a reçu un bachelier ukrainien

C'est une histoire qui suscite l'admiration du ministre de l'Éducation nationale. Miron Motulko, 18 ans, a obtenu son bac à Cherbourg (Manche) cette année. Et le précieux sésame, glané avec une "mention assez bien", a une saveur bien particulière pour lui: voilà plus d'un an, le 24 février 2022, il quittait son pays natal l'Ukraine, au premier jour de l'invasion russe avec son grand frère et sa mère.

Avant de rejoindre, deux mois plus tard, la France, après être passé par plusieurs pays européens, comme le raconte Ouest France qui a suivi son parcours. En arrivant dans l'Hexagone, le désormais jeune bachelier ne parlait pas un mot de la langue de Molière. Interpellé par son cas, Pap Ndiaye l'a reçu dès le lendemain de l'annonce des résultats, le mercredi 5 juillet.

Symbole du "niveau scolaire" ukrainien

Ouest France a pu suivre la rencontre entre les deux hommes, rue de Grenelle, au ministère de l'Éducation nationale. Le patron des lieux s'est dit "très admiratif" du niveau de français de son "interlocuteur", quand celui-ci, visiblement modeste, a cherché à relativiser.

"J'ai passé un bac scientifique, et comme en Ukraine j'ai beaucoup étudié la physique et la chimie, ça n'a pas été trop dur pour moi", a-t-il expliqué. Avant de nuancer: "le premier mois a été vraiment difficile", "je me suis astreint à beaucoup écouter, parler, apprendre de nouveaux mots"

Pap Ndiaye s'est montré enthousiaste face à ce symbole, non seulement de la réussite des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivant (UP2A), mais aussi du "niveau scolaire de très bonne qualité" des Ukrainiens.

"Plus historien que politicien"

Miron Motulko, lui, ne s'attendait pas à de tels égards. "C'est assez fou pour quelqu'un comme moi d'avoir été reçu par quelqu'un d'aussi important, qui me semble plus historien et professeur que politicien", a-t-il confié à Ouest France, après sa rencontre.

"Je crois qu'un ministre pur politique ne m'aurait pas porté un tel intérêt."

Comme un clin d'œil à l'actualité à l'heure où bruissent les rumeurs d'un remaniement, dont le spécialiste de l'histoire des minorités aux États-Unis pourrait faire les frais. Nul ne sait si ce dernier sera encore ministre de l'Éducation nationale lorsque Miron Motulko entamera ses études à Lyon en fac de sciences cognitives à la prochaine rentrée.

Article original publié sur BFMTV.com