"Il sursaute toute la nuit": le difficile retour à la vie normale du jeune Eitan, ex-otage du Hamas

Sur BFMTV, la mère de Eitan, 12 ans, libéré en novembre dernier après avoir passé 51 jours entre les mains du Hamas, revient sur les conditions de détention de son fils et sur les répercussions aujourd'hui. Le père, Ohad, est toujours retenu en otage.

"C'est un moment que je n'oublierais jamais". La maman d'Eitan, ce jeune franco-israélien de 12 ans, ex-otage du Hamas, se remémore devant les caméras de BFMTV ce lundi 27 novembre où elle a retrouvé son fils après 51 jours de détention. Il avait été libéré en même temps que onze autres otages israéliens, dont deux autres mineurs franco-israéliens, Erez et Sahar Kalderon.

Sur les vidéos immortalisant la scène, "on voit sur son visage qu'il était choqué de nous voir", commente Batsheva Yahalomi, qui avait elle aussi été enlevée par le Hamas avant de réussir à s'échapper avec ses deux filles.

Elle ajoute: "on lui avait dit que ses parents étaient soit otages, soit morts".

Depuis son retour au sein du foyer, dans une nouvelle maison en Israël, Eitan n'arrive pas à dormir seul dans sa chambre. "On dort à trois, Eitan, sa sœur et moi. Ils ont un sommeil très agité, ils sursautent toute la nuit, je les entends", affirme la mère.

Pendant 51 jours de captivité dans la bande de Gaza, Eitan a vécu une expérience traumatisante.

"Faire leurs besoins dans une bouteille vide"

"Après deux semaines seul, il a rejoint un groupe d'otages de notre kibboutz de Nir Oz. Ils les ont gardés à l'hôpital de Khan Younes (dans le sud de la bande de Gaza, NDLR)", décrit Batsheva Yahalomi.

Elle explique que ces otages avaient accès à des toilettes et des douches mais qu'ils devaient demander la permission pour y aller. Or, parfois, ils n'obtenaient la permission que "des heures plus tard".

"Ils ont dû apprendre à faire leurs besoins dans une bouteille vide", souligne-t-elle. "Ils étaient dix dans une petite chambre d'hôpital".

Fin mars, Eitan aura 13 ans, âge de la majorité religieuse dans le judaïsme. Mais il est inenvisageable pour Batsheva Yahalomi de célébrer la Bar Mitzvah, la cérémonie actant cette majorité religieuse, sans Ohad, le père. Lui aussi enlevé le jour de l'attaque, il est comme deux autres Franco-Israéliens toujours "présumé otage et porté disparu" depuis quatre mois.

"Est-ce qu'il mange, est ce qu'il dort, c'est l'hiver, il fait froid, je ne sais même pas s'il est assez couvert", s'interroge sa femme. "Je suis folle d'inquiétude mais il faut continuer à vivre pour les enfants."

Au total, 132 otages sont toujours captifs à Gaza, dont 29 seraient morts selon les autorités israéliennes. "Nous luttons chaque jour pour (leur) libération", a affirmé le chef de l'État lors de la cérémonie d'hommage aux victimes du 7 octobre qui a eu lieu ce mercredi 7 février à Paris.

Article original publié sur BFMTV.com

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