René Dosière : « Il est urgent que le Premier ministre Gabriel Attal se saisisse du dossier calédonien »

Manifestation le 13 avril à Nouméa, entre partisans et opposants de l'élargissement du corps électoral.  - Credit:Nicolas Job/SIPA / SIPA / Nicolas Job/SIPA
Manifestation le 13 avril à Nouméa, entre partisans et opposants de l'élargissement du corps électoral. - Credit:Nicolas Job/SIPA / SIPA / Nicolas Job/SIPA

Le 13 avril, deux cortèges ont défilé, sans se rencontrer, dans Nouméa. D'un côté, 30 000 indépendantistes, de l'autre, 25 000 personnes opposées à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, sur une population de 270 000 habitants ! Les esprits s'échauffent depuis plusieurs semaines, sur fond de crise économique, à cause du projet de loi constitutionnelle sur le corps électoral, discuté le 13 mai au Palais-Bourbon. Depuis la signature de l'accord de Nouméa, en 1998, seuls les citoyens néo-calédoniens ont le droit de vote local quand ils remplissent trois conditions cumulatives : être inscrit sur la liste électorale générale (la même qu'en métropole), résider depuis dix ans en Nouvelle-Calédonie et être inscrit sur le tableau électoral annexe établi en 1988.

C'est cette dernière disposition qui est visée : si le projet de loi est adopté, quiconque pourra participer aux élections locales même en étant inscrit sur cette liste après 1988 (mais toujours avec au moins dix ans de résidence). Une évolution aux multiples conséquences que décrypte René Dosière, ancien rapporteur du statut de la Nouvelle-Calédonie à l'Assemblée. « Le vote, probable et nécessaire, ne suffira pas, assure l'ex-député. Si le dossier n'est pas repris en main, les indépendantistes peuvent boycotter les élections à venir et la Calédonie reviendra à un cycle de violences. Ne nous y trompons pas, c'est une affaire délicate et explosive. »

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