Géorgie: Macron et Scholz "profondément préoccupés" après l'adoption de la loi sur "l'influence étrangère"

Le message est signé Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le chancelier allemand. Dans une publication publiée sur le compte Facebook du président de la République, la France et l'Allemagne se disent "profondément préoccupées par la situation en Géorgie", où le Parlement a adopté une loi controversée sur "l'influence étrangère" qui va "à l'encontre (des) valeurs européennes.

"Nos deux pays ont été de fervents défenseurs de la voie européenne de la Géorgie et ont activement soutenu la décision du Conseil européen" d'accorder à ce pays du Caucase le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne en décembre dernier, rappellent le président français et le chancelier allemand.

"C'est avec un profond regret que nous prenons note de la décision du gouvernement géorgien et du parti au pouvoir de s'écarter de cette voie en agissant à l'encontre de nos valeurs européennes communes et des aspirations du peuple géorgien", ajoutent-ils, pointant "l'adoption de la loi dite sur 'la transparence de l'influence étrangère'".

La présidente géorgienne a opposé son veto

Ce texte, voté mardi par le Parlement de Tbilissi, prévoit d'imposer à toute ONG ou à tout média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère" et de se soumettre à un contrôle administratif.

Ses détracteurs l'ont surnommé "loi russe" en raison de sa similitude avec une législation votée en Russie pour réprimer l'opposition.

Un argument repris par la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, qui a annoncé samedi avoir opposé son veto à cette loi. Cette décision reste toutefois hautement symbolique, le gouvernement et le parti au pouvoir "Rêve géorgien" assurant disposer d'assez de voix au Parlement pour passer outre.

Ce qui risque donc de remettre en cause le processus engagé avec l'UE, mettent en garde Emmanuel Macron et Olaf Scholz en soulignant que "la voie européenne de la Géorgie a été tracée, mais la vitesse et la direction de la progression dépendent de la Géorgie".

Article original publié sur BFMTV.com