Géorgie: la présidente annonce mettre son veto à la loi controversée sur "l'influence étrangère"

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a annoncé ce samedi 18 mai avoir mis son veto à la loi controversée sur l'"influence étrangère", qui a suscité des protestations de masse dans ce pays du Caucase.

"Aujourd'hui, je mets un veto (...) à la loi qui est russe dans son essence et qui contredit notre Constitution", a-t-elle déclaré dans une allocution télévisée.

Il s'agit cependant d'un veto hautement symbolique de la présidente pro-européenne, en conflit ouvert avec le gouvernement, car le parti au pouvoir "Rêve géorgien", à l'origine de la loi, assure avoir assez de voix au Parlement pour passer outre.

"La loi n'est pas conforme aux valeurs et à la voie de l'UE"

Cependant, pour le président du Conseil européen Charles Michael, ce veto offre au gouvernement un "moment de réflexion plus approfondie".

"J'appelle tous les hommes politiques et dirigeants géorgiens à faire bon usage de cette fenêtre d'opportunité et à garantir que la Géorgie reste sur la voie européenne soutenue par la population", a-t-il déclaré sur son compte X. "Dans sa forme actuelle, la loi n'est pas conforme aux valeurs et à la voie de l'UE."

Ancienne république soviétique, la Géorgie est officiellement candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis décembre 2023 et elle aspire également à rejoindre l'Otan.

Une législation similaire à une loi russe

Adopté mardi par le Parlement, le texte est dénoncé par ses détracteurs comme visant à détourner la Géorgie de l'Europe pour l'entraîner vers la Russie. Il a provoqué des manifestations de masse qui durent depuis plus d'un mois en Géorgie, avec des milliers de personnes - essentiellement des jeunes - descendant dans la rue en signe de protestation.

La loi impose à toute ONG ou à tout média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère" et de se soumettre à un contrôle administratif. Ses détracteurs l'ont surnommé "loi russe" en raison de sa similitude avec une législation votée en Russie pour réprimer l'opposition.

La présidente Zourabichvili a proposé des amendements au projet de loi mais a mis en garde contre toutes négociations "artificielles". Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé s'est dit pour sa part prêt à évoquer de possibles modifications.

Ancienne république soviétique, la Géorgie est officiellement candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis décembre 2023 et elle aspire également à rejoindre l'Otan.

Article original publié sur BFMTV.com