"La pire étiquette qu'une femme puisse porter dans la société", Zahia raconte ses difficultés après l'affaire avec Benzema et Ribéry

"La pire étiquette qu'une femme puisse porter dans la société", Zahia raconte ses difficultés après l'affaire avec Benzema et Ribéry

En 2010, "L'Affaire Zahia" éclatait en France, mêlant notamment Franck Ribéry et Karim Benzema. Treize ans plus tard, l'ex-jeune escort girl, qui avait été engagée mineure par ces joueurs de l'équipe de France de football - ils avaient été relaxés par la justice -, est une nouvelle fois revenue sur cet épisode difficile.

"Ce scandale m'a beaucoup affecté. Puisque je ne l'ai pas cherché. Je ne l'ai pas provoqué. Je n'ai porté plainte contre personne. Je ne suis pas allé voir la police, ils sont venus me chercher parce qu'ils avaient des enregistrements, des écoutes", rembobine Zahia Dehar dans un podcast pour L'Equipe.

"C'était le choc, donc au départ, je nie. Mon nom est sorti malgré moi dans la presse, pour moi c'était la fin de ma vie. J'ai même pensé à me suicider. On le sait très bien: cette étiquette, c'est la pire qu'une femme puisse porter dans la société. Et commencer ma vie d'adulte avec cette étiquette, être connue par tout le monde comme 'ce genre de femme', c'était très dur."

"Soit je me suicide, soit j'essaie de surpasser ça"

Choquée par le "manque d'empathie" à son égard et le fait d'être "déshumanisée" alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente, la désormais actrice, créatrice de lingerie et mannequin regrette l'étiquette qu'il lui a été collée. Et qui, longtemps, ne la lâchera pas.

"Je me demandais ce que j'allais pouvoir faire de ma vie. Quand je vais chercher du travail, je me dis: 'On va rire de moi, on va me rejeter, je vais connaître de la discrimation par rapport à cette étiquette'. Pareil pour essayer de vivre ma vie personnelle: être en couple, avoir une vie de famille, ça sera quoi? A chaque homme qui va m'approcher, on va lui dire: 'Mais tu vas quand même pas aller avec elle? C'est cette fille...'. Pour moi, on m'avait tuée."

Citant l'ex-couturier Karl Lagerfeld, la réalisatrice Rebecca Zlotowski ou les artistes Pierre et Gilles, elle s'estime avoir été sauvée par des personnes "qui n'avaient pas de jugement" malgré son histoire. "C'était un énorme challenge: soit je me suicide, soit j'essaie de surpasser ça. C'était presque une mission impossible de réussir à trouver du travail, à avancer, à faire des choses qui me plaisent et à ne pas penser au jugement."

Article original publié sur RMC Sport