De Napoléon à Macron… Trahir le chef de l’État, une tradition française

Emmanuel Macron face à la fin de règne, esseulé.  - Credit:JEANNE ACCORSINI/SIPA / SIPA / JEANNE ACCORSINI/SIPA
Emmanuel Macron face à la fin de règne, esseulé. - Credit:JEANNE ACCORSINI/SIPA / SIPA / JEANNE ACCORSINI/SIPA

« Que de bassesse et de lâcheté il y a dans les généraux de l'empire ! » s'indigne Stendhal, le plus républicain et le plus napoléonien des écrivains français. Il faisait allusion à l'esprit de trahison qui s'était emparé de l'entourage du vainqueur d'Austerlitz à la fin de son règne. Emmanuel Macron expérimente une implacable loi de l'histoire qui frappe les individus ayant conquis le pouvoir seuls ou presque : être trahis avec d'autant plus de décontraction qu'ils terminent comme ils ont commencé, seuls.

Les gens ne vous pardonnent jamais de les avoir aidés. Des ministres, collaborateurs, conseillers du président de la République exécutent, avec plus ou moins de recul, un léger mouvement de repli. Le mouvement s'amplifie et la chose devient évidente : Emmanuel Macron est lâché par ceux qui lui doivent tout, à l'exception de quelques braves. Voilà qui ne coûte pas cher. Son pouvoir et son parti tiennent à sa personne, de là la facilité avec laquelle les serments d'hier peuvent être aujourd'hui reniés. Il s'agit moins de plaindre le président, probablement le dernier surpris, que du dégoût suscité par ce comportement sans courage ni noblesse. Savoir gagner, c'est aussi savoir perdre. Et il y va du caractère de la France d'être capable de réagir avec un même panache à l'occasion des deux circonstances.

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