JO d'hiver 2030: pourquoi le CIO a choisi la candidature des Alpes françaises

JO d'hiver 2030: pourquoi le CIO a choisi la candidature des Alpes françaises

"Ils doivent encore faire leurs devoirs", a-t-il lancé dans un sourire comme pour maintenir un semblant de pression, et il a évoqué plusieurs fois ce principe de "dialogue privilégié" avant attribution officielle en 2024. Mais le doute n'est quasiment plus permis. Karl Stoss, président de la commission de futur hôte des Jeux d'hiver au sein du Comité international olympique (CIO), a annoncé ce mercredi soir lors d'une conférence de presse que les JO d'hiver 2030 seront organisés - sauf bouleversement - dans les Alpes françaises, que les Jeux de 2034 se tiendront à Salt Lake City (Etats-Unis), et que la Suisse a une énorme option pour ceux de 2038.

Le dossier français, porté par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, n'a pourtant été lancé que l'été dernier, et il devait donc faire face à la concurrence des Etats-Unis, de la Suisse, ainsi que de la Suède, grande perdante du jour. Mais cocorico, c'est lui qui a été privilégié. Et ce pour plusieurs raisons.

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L'expérience des JO 2024, le soutien politique et le poids des sponsors en gros points forts

"Ce qui a été remarquable dans le projet des Alpes françaises et de Salt Lake City, c'est la vision pour l'expérience des athlètes et les soutiens locaux", a d'abord indiqué Karl Stoss. "Les principes de durabilité, de réduction des coûts, de protection de l'environnement et de patrimoine... La décision d'aujourd'hui s'est fondée sur ces éléments positifs."

Sur le projet bleu-blanc-rouge précisément, Stoss a ensuite complété son propos avec trois arguments incontournables en faveur de la France, selon lui: la proximité avec les JO 2024, le soutien politique global et notamment celui du président de la République Emmanuel Macron, ainsi que l'assurance d'avoir de nombreux sponsors, un certain nombre d'entreprises partenaires des Jeux de l'été prochain s'étant engagées à poursuivre l'aventure olympique.

"Les points forts du dossier français sont clairs: une longue tradition de sports d'hiver, une longue tradition d'organisation de compétitions de sports d'hiver, un très fort patrimoine... Et l'autre point fort, c'est l'expérience recueillie avec Paris 2024 qui est un grand avantage par rapport aux autres candidatures", a ainsi reconnu Karl Stoss.

"Ça nous aidera. Nous avons aussi le soutien du président de la République jusqu'aux municipalités en passant par les régions, et toutes les fédérations. Tout le monde se réjouit d'organiser les JO."

Et de compléter sur la question des sponsors: "L'une des grandes forces de la candidature française est de pouvoir utiliser tous les sponsors de 2024. Des discussions ont déjà eu lieu avec de grandes entreprises de ce pays qui ont annoncé leur soutien. Il y a une excellente fondation."

Un soutien populaire présenté comme acquis... malgré les oppositions

Reste la question du soutien... populaire. Si le CIO l'a présenté comme acquis, il a été fait remarquer aux membres du comité présents ce mercredi devant la presse qu'aucun sondage indépendant ne l'a prouvé. Une interrogation balayée par Christophe Dubi, directeur des Jeux olympiques au sein du comité international. "Nous ne demandons pas aux candidatures de fournir des éléments (chiffrés) de soutien populaire, le travail c'est nous qui l'effectuons", a-t-il rétorqué. "Les sondages sont effectués par le CIO et ils ont montré un fort soutien populaire pour les Alpes françaises."

Malgré cette assurance, le projet tricolore, qui assure se baser sur 95% de sites existants de Nice au Grand-Bornand, ne fait toutefois pas l'unanimité. La question de l'enneigement, qui faiblit d'année en année, tout comme celle du paradoxe d'investir dans les sports d'hiver en plein réchauffement climatique, sont régulièrement soulevées par les opposants. "On est repartis pour sept ans de combat et on ne lâchera rien", a ainsi réagi auprès de l'AFP Stéphane Passeron, membre du collectif No-JO et ancien skieur de fond de haut niveau. "Il va y avoir des problèmes, il risque d'y avoir un soulèvement, un soulèvement mauvais. On ne peut pas en même temps être à Dubaï (COP 28, NDLR), dire que le monde s'effondre et faire ça sans aucune concertation, prendre une décision en six mois qui engage l'économie des Alpes pendant trente ans. Ce n'est pas possible. C'est affreux."

Article original publié sur RMC Sport