JO 2024: "Un spectacle très émotionnel", on en sait plus sur la cérémonie de clôture
Depuis une semaine, ils sont une centaine de performeurs à se réunir dans le plus grand secret dans le parc d’un château de la région parisienne pour préparer la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024. Mohamed Keita, danseur, en rigole: "C’est un sacré défi à relever de venir ici discrètement, de faire tout ce que l’on fait sans que personne ne le sache." Et pour ne pas éveiller les soupçons des voisins, ils ne font pas de bruit, la musique leur est transmise par des écouteurs. Seul le clap de leurs pieds contre la scène vient perturber le silence de ce lieu tenu secret. Pour Thomas Jolly, metteur en scène de cette cérémonie, un tel endroit présentant les mêmes dimensions que le Stade de France est une vraie chance: "C’est important d’avoir les bons espaces pour trouver les bons repères, chercher et créer ce spectacle."
Le metteur en scène est à pied d’œuvre depuis plus de deux ans pour préparer les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques. "Le secret c’est d’être bien entouré et d’avoir de l’avance. Les quatre cérémonies sont écrites depuis juin 2023", confie-t-il. Pour créer son spectacle, Thomas Jolly a eu l’idée de faire venir sur Terre une civilisation venue d’un autre temps, d’une autre galaxie: "Ces voyageurs arrivent, découvrent des vestiges des Jeux olympiques et recréent ces Jeux à l’image de ce qu’a pu faire Pierre de Coubertin à son époque. L’idée est de rappeler que les Jeux sont précieux. Ils sont un monument humain et sont donc fragiles. Ils ont disparu entre l’Antiquité et la fin du XIXe siècle. C’est pour cette raison que j’ai imaginé un spectacle où à nouveau ils disparaîtraient et quelqu’un viendrait les refonder." Cette touche de folie, c’est exactement la raison pour laquelle Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques a choisi de confier la mise en scène de ces spectacles à Thomas Jol : "Il a cette touche qui colle à notre vision, ce regard novateur, ce génie de la mise en scène complètement originale."
"Une grande fresque visuelle"
Les répétitions ont commencé depuis une semaine mais, déjà, Thomas Jolly est satisfait de ses équipes et de l’avancement des répétitions notamment dans la maîtrise des acrobaties au cœur du show: "C’est un spectacle très visuel, très chorégraphique, très acrobatique. J’ai voulu créer une grande fresque visuelle aux yeux du monde entier. J’ai envie d’éblouir et de rendre un spectacle très émotionnel. Il se passe des choses dans les airs, sur le décor, avec des performeurs qui font des acrobaties incroyables, une musique qui prend aux tripes, des lumières comme j’aime les travailler. Le stade me permet de créer un jeu de lumières avec les projecteurs. J’espère apporter du sens, de l’émotion, de l’émerveillement et de la joie."
Au service de Thomas Jolly, 110 performeurs répètent la chorégraphie et les acrobaties pendant près de deux heures. Les athlètes viennent d’horizons différents. Les danseurs côtoient des pratiquants du parkour, d’arts du cirque et même des pompiers gymnastes comme l’adjudant-chef Benjamin Guy: "C’est la deuxième fois que des pompiers gymnastes participent à une cérémonie des Jeux. La première fois, c’était pour l’ouverture des Jeux d’Albertville en 1992. Il y’a de la pression car on sort de notre zone de confort. Nous avons l’habitude de faire des spectacles mais pas de cette ampleur." Johan Tonnoir, acrobate spécialisé dans le parkour complète: "Notre défi c’est de travailler autrement car nous travaillons avec des personnes qui viennent de disciplines différentes. Le vrai challenge c’est de mixer toutes ces disciplines, tous ces arts pour raconter une histoire." Une histoire racontée au Stade de France dimanche 11 août 2024 à partir de 21h au Stade de France. Un simple au revoir pour les Jeux olympiques avant de revenir à Los Angeles en 2028.