Européennes : Jordan Bardella ou le péché d’arrogance

À force de fuir les débats et les questions, Jordan Bardella ne risque-t-il pas de déchanter et de démobiliser les siens ?  - Credit:Bourguet Philippe / Bourguet Philippe/BePress/ABACA
À force de fuir les débats et les questions, Jordan Bardella ne risque-t-il pas de déchanter et de démobiliser les siens ? - Credit:Bourguet Philippe / Bourguet Philippe/BePress/ABACA

Le principal enjeu d'une élection européenne, c'est de faire le plein des voix de son camp, d'obtenir que ses électeurs se déplacent en masse dans l'isoloir le jour J. Or, à force de donner le sentiment qu'il l'a déjà emporté et qu'il va plier le match, de la même manière qu'en 2019, fort de ses 31,5 % d'intentions de vote dans le rolling Ifop du 26 avril, 15 points devant la liste Renaissance, à force de fuir les débats sur « Coquelicot TV », ainsi qu'il le dit, non sans mépris pour les médias concernés, et d'esquiver les questions en conférence de presse, comme il l'a fait ce jeudi, Jordan Bardella ne risque-t-il pas de déchanter et de démobiliser les siens ?

Après la présentation de son projet pour l'Europe, Jordan Bardella quitte la pièce en refusant de répondre aux questions des journalistes. C'est le directeur de campagne Alexandre Loubet qui s'y colle. pic.twitter.com/OgeLRQFuyY

— Antoine Marette (@antoine_marette) April 25, 2024

Le danger guette le patron du RN, qui semble gagné par le péché d'orgueil et d'arrogance. « L'hubris, la malédiction des dieux. Quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous, vous pensez que vous allez tout emporter », professait en 2018 feu Gérard Collomb à l'attention d'Emmanuel Macron. Le RN a bien perçu le risque et répète que rien n'est gagné, se défendant de tout triomphalisme, sérieusement échaudé par certains scrutins passés où ses électeurs s'étaient in fine massivement abstenus. Dont les régionales d [...] Lire la suite