Gérard Larcher accuse Emmanuel Macron de "déni de réalité" et évoque une motion de censure

Le président du Sénat est extrêmement remonté contre le président de la République. Dans un long entretien accordé ce dimanche 12 mai à La Tribune dimanche, le sénateur Les Républicains des Yvelines Gérard Larcher a étrillé le bilan des sept premières années d'Emmanuel Macron au pouvoir, l'accusant d'un "déni de réalité."

Alerte sur l'examen du budget de 2025

Dès le début de cet entretien, Gérard Larcher a pointé les trois sujets sur lesquels, de son point de vue, Emmanuel Macron est "l'illustration" de ce déni. "D'abord l'école. Elle s'est beaucoup dégradée", commence-t-il, avant d'également citer "la santé" qui est "une très grande préoccupation des Français" ainsi que "l'autorité de l'État", et de lister plusieurs affaires récentes, dont la mort du jeune Matisse à Châteauroux.

Un autre écueil, majeur, est également abordé par le président du Sénat auprès du média dominical. "La France décroche. La situation de nos finances publiques est l'échec le plus cuisant de ces sept dernières années", accuse-t-il, soulignant que dans le cadre de la préparation du budget 2024, aucune proposition de son parti afin de réaliser 7 milliards d'économies "n'a été retenue."

Alors, en vue de "l'examen du budget 2025", une motion de censure est-elle envisageable? "La décision d'une censure appartient aux députés. Mais si la trajectoire pour 2025 ressemble à celle qui nous a été proposée en 2024, je ne vois pas comment on pourra l'accepter", menace-t-il.

Et Gérard Larcher de détailler les deux possibilités auxquelles Emmanuel Macron serait confronté en cas d'adoption de cette motion de censure.

"Soit il est capable de recomposer une majorité et de partager une trajectoire de redressement du pays, soit il dissout. C'est à lui que la décision appartient."

"Ces décisions appartiennent au président"

L'ambition politique de Gérard Larcher a également été évoquée lors de cette interview. En cas de dissolution parlementaire, le nom de ce dernier figurerait en très bonne place pour briguer le poste de Premier ministre dans l'hypothèse d'une coalition entre Renaissance et LR.

"Je suis un président du Sénat qui exerce pleinement sa fonction, avec une majorité sénatoriale solide et cohérente. C'est un contrepouvoir essentiel, on le mesure chaque jour", tempère-t-il dans un premier temps.

"Pour le reste, ces décisions appartiennent au président de la République et à personne d'autre", conclut-il.

En mai 2023, à l'aune de plusieurs rumeurs selon lesquelles ce même Gérard Larcher aurait des vues sur Matignon, ce dernier avait nié sans ambages et dit qu'il refuserait "clairement" le poste de Premier ministre si on venait à lui proposer en cas de remaniement. Il se disait alors désireux de faire "taire les rumeurs".

Article original publié sur BFMTV.com