"Pas d’impact sur Paris 2024", Mayer se veut rassurant après avoir renoncé à son décathlon en Australie

"Pas d’impact sur Paris 2024", Mayer se veut rassurant après avoir renoncé à son décathlon en Australie

Le chrono tourne et l’athlétisme français retient son souffle à chaque alerte "mayerienne". Les Jeux olympiques de Paris ont lieu dans sept mois et la seule lumière siglée FFA ne brille pas encore. Kevin Mayer, seul médaillable à coup (presque) sûr n’a toujours pas validé son billet pour la plus grande compétition de sa vie. Il est en Australie depuis la fin du mois de novembre pour une tentative de minima à Brisbane ce week-end des 16 et 17 décembre.

"Les tests sur les haies ont montré que ma hanche est toujours douloureuse. Ça me suit depuis cet été et les mondiaux de Budapest", explique Kevin Mayer. "L’Australie a toujours été la première option mais à aucun moment, je ne voulais sauter d’étape." L’alerte physique n’est pas énorme mais il ne veut prendre aucun risque inutile. Sans compter que ses perches sont restées bloquées à Singapour. Et l'intéressé de préciser: "Je suis soulagé de ne pas sauter sans elles."

Un gros cycle de travail malgré tout en Australie

"Le stage australien a été très bon, en quantité et en intensité. J’ai fait de la hauteur, du sprint, du sprint long, de la longueur… et tout ça sans aucune douleur au tendon d’Achille (sa blessure principale à Budapest 2023), c’est la première fois depuis des années", souligne encore le Français de 31 ans.

Kevin Mayer a forcément douté de sa décision jusqu’au dernier moment. Car il a emmené tout son staff au bout du monde pour repartir sans la qualif' olympique. "Prendre les billets pour l’Australie, c’est deux mois en avance. Je ne peux pas me décider à l’arrache", enchaîne le recordman du monde du décathlon. "Et aujourd’hui, je dois faire une conférence de presse à chaque décision mais ce n’est pas incroyable pour un mec qui fait du décathlon de repousser ou de manquer les minima". Kevin Mayer a donc désormais les yeux rivés vers les Etats-Unis.

Ce sera donc la Californie fin mars

Le plan A australien a donc échoué. Le plan B en Nouvelle-Zélande est finalement écarté. "Pas envie d’avoir un voyage avec encore plus de décalage horaire", précise Kevin Mayer. Ce sera donc le plan C et la Californie. San Diego et ses installations magnifiques utilisées à chaque début de saison estivale par les perchistes français notamment. Mayer a pris la température auprès d’eux.

Et le double médaillé d'argent aux JO d'ajouter: "J’en ai beaucoup parlé avec eux et ils m’ont dit que c’est le meilleur endroit pour bosser. J’irai quinze jours avant le décathlon en stage. La compétition aura lieu le week-end du 21 au 23 mars. Je suis soulagé d’avoir quatre mois de préparation pour faire un beau déca, et c’est assez éloigné des Jeux olympiques, il n'y aura pas d’impact sur Paris 2024."

Mayer peut se qualifier jusqu’au 30 juin 2024

Mais quid de la pression autour du double vice-champion olympique? "Mentalement, ca va, ce n’est pas un échec total de repartir sans minima. La pression m’aide à être meilleur, je sens mon corps bouillonnant. Je sais où je vais", rassure enfin Kevin Mayer. "J’ai hâte d’avoir encore plus de pression si je me qualifie et profiter avec le public français du Stade de France."

Kevin Mayer sait de quoi il parle. En 2012, il avait décroché le sésame trois semaines avant les Jeux de Londres. Et s’il se rate encore à San Diego en mars, plusieurs décathlons existent en Europe et aux Etats-Unis avant Paris 2024.

Il devra réussir 8.460 points (voire seulement 8.200 pts grâce à son ranking mondial), une formalité pour lui. La période des minima se termine au 30 juin 2024, il y aura donc même les championnats d’Europe et de France avant cette date butoir. Enfin, la quête des minima en mars induit une impasse sur la saison en salle, et donc pas d’heptathlon aux championnats du monde indoor de Glasgow début mars 2024.

Article original publié sur RMC Sport