Décathlon: Kevin Mayer, l’Australie sur la route de Paris 2024

Décathlon: Kevin Mayer, l’Australie sur la route de Paris 2024

"Depuis Budapest, je n’ai dû prendre qu’une petite semaine de pause et encore…", sourit Kevin Mayer. Le recordman du monde du décathlon ne s’arrête jamais vraiment de travailler, mais son inflammation du tendon d’Achille l’a bien obligé à lever le pied quelques jours. Lors des championnats du monde en Hongrie au mois d’août, le Montpelliérain n’a pas pu aller au bout de la compétition et n’a donc pas validé sa qualification pour les prochains Jeux olympiques. Il se retrouve dans la même situation qu’en 2020, avant les Jeux de Tokyo, puisqu’il avait déjà abandonné aux Mondiaux précédents, à Doha en 2019. Mayer est prêt à replonger. "La rééducation du tendon s’est très bien passée, après un mois les douleurs étaient devenues superficielles et désormais il n’y a plus du tout de douleurs. Je parle du tendon, car nous, les décathloniens, on a toujours mal quelque part…"

"J’aurais préféré faire le déca à Charléty mais…"

Mayer veut valider son billet au plus tôt pour le plus grand objectif de sa carrière, les JO de Paris, devant son public. Avec la bénédiction de la Fédération française d’athlétisme, Mayer n’ira donc pas en Afrique du Sud en décembre pour le stage de l’équipe nationale, mais en Australie, à Brisbane pour le Queensland Combined Events Championships. Une décision mûrement réfléchie avec son entraîneur Alexandre Bonacorsi. Ils iront dès le 25 novembre en Australie, accompagnés de Delphine, la compagne et kiné de Kévin Mayer, sans oublier Thomas le frère et manager. "Ce seront des bonnes conditions, je suis habitué à ce décalage horaire quand nous étions à Tokyo. Bien sûr, j’aurais préféré faire ce déca à Charléty avec tout le public français pour m’encourager. Mais en décembre, je pense que ce sera compliqué au niveau météo… (rires)."

La Nouvelle-Zélande et la Californie en roue de secours

Contrairement à 2020, lorsque Mayer avait monté de toute pièce un décathlon à Saint Paul sur l’Ile de la Réunion pour obtenir ses minima, c’est cette fois une épreuve de référence à laquelle il participera. Tous les meilleurs décathloniens australiens y seront, dont Ashley Moloney, médaillé de bronze aux JO de Tokyo.

"On ne voulait pas monter un décathlon car si j’ai une alerte, je ne veux pas être obligé de participer. Là, on se laisse un petit peu de marge." Si d’aventure, le double champion du monde ne pouvait pas s’aligner à Brisbane, deux autres décathlons sont déjà cochés : la Nouvelle-Zélande en février ou San Diego en Californie au mois d’avril. Avec plutôt un avantage pour les Etats-Unis car un autre long voyage dans l’hémisphère sud fatiguerait l’athlète. Si tout se passe parfaitement, le Français n'exclut d’ailleurs pas de participer aux championnats du monde en salle de Glasgow en mars.

Mayer devra exploiter 83% de son potentiel

Malgré sa blessure, Kevin Mayer est sûr de sa force à un mois donc de sa tentative des minima. "Je n’ai jamais arrêté vraiment ma préparation physique. Tout va bien, j’ai déjà fait des perfs avec un mois d’entraînement et les tests ne sont pas inquiétants, bien au contraire. Je sais ce qu’il faut faire pour être fort physiquement." On fera donc confiance au Montpelliérain, en pointe sur la gestion de ses sensations. Il visera les 8.460 points, et a même déjà prévu 8.464 points, à 83% de son potentiel. Et comme il a vraiment tout prévu : "Avec mon titre européen en heptathlon l’an dernier, même avec 8.200 points pendant le déca, ça devrait suffire pour me qualifier au ranking." Sur le papier, Mayer aura "la liberté d’esprit" à Noël. Il n’y a plus qu’à.

Article original publié sur RMC Sport