Cyclisme: plusieurs grosses équipes travailleraient sur un projet de super ligue fermée

Cyclisme: plusieurs grosses équipes travailleraient sur un projet de super ligue fermée

Les équipes Jumbo-Visma et Soudal-QuickStep, récemment liées à un projet de fusion qui a fini par avorter, travailleraient ensemble autour d'un projet de "super ligue". D'après l'agence de presse Reuters, cinq équipes - dont les deux citées et Ineos Grenadiers notamment - aimeraient créer une nouvelle ligue afin de transformer à terme le modèle économique du cyclisme.

Depuis 2005 et l'apparition du ProTour, devenu WorldTour en 2011, le peloton mondial est déjà regroupé dans une forme de ligue semi-fermée. Celle-ci est dirigée par l'Union cycliste internationale, qui régit de manière plus large ce sport. Les principaux organisateurs, à l'image d'ASO qui dirige le Tour de France, restent également très puissants dans ce système en contrôlant les droits télévisés. De leur côté, les équipes doivent se contenter de leurs sponsors afin de se pérenniser.

"Le cyclisme mérite un modèle économique amélioré", milite le patron de la Jumbo-Visma

Déjà, fin 2014, plusieurs équipes du World Tour s'étaient regroupées pour lancer Velon. Les revendications étaient déjà les mêmes: changer le modèle économique du cyclisme pour tendre vers une ligue fermée où les revenus seraient mieux partagés. Ce mouvement avait notamment lancé en 2017 les Hammers Series, des courses censées être innovantes, mais n'ayant pas survécu à la pandémie de coronavirus. Cette fois, l'idée serait d'inclure certaines organisations déjà existantes à ce projet.

Toutefois, par le passé, tous ces projets se sont à chaque fois cassés les dents sur les refus d'ASO. Difficile d'imaginer une nouvelle fois que l'organisation du Tour de France accepte de partager les revenus des droits télévisés. "Il est évident que le cyclisme est un géant endormi et mérite un modèle économique amélioré", a déclaré jeudi Richard Plugge, le patron de la Jumbo-Visma, auprès de Reuters. "Pour les équipes World Tour, le seul moyen d'y arriver est la coopération."

Une question insoluble?

CVC Partners, déjà connu dans le monde de la Formule 1 ou en Ligue 1, serait intéressé pour financer ce nouveau projet. Le fonds public d'investissement d'Arabie saoudite (PIF) est également cité comme un soutien potentiel par RadioCycling. Il faudrait néanmoins attendre 2026, soit la fin du cycle en cours dans le WorldTour, pour que celui-ci puisse être effectif.

"En dehors des trois grands tours et d'une petite poignée de courses d'un jour, l'organisation de courses cyclistes ne génère aucun profit", a rappelé Brian Cookson, ancien président de l'UCI. "En fait, la plupart des courses peinent à couvrir leurs frais. Les entreprises qui réalisent des bénéfices, notamment ASO, ne vont pas les partager avec les équipes, comme l'ont montré les précédentes tentatives de réforme du cyclisme professionnel sur route."

Depuis plusieurs décennies, la question du modèle économique du cyclisme semble insoluble, comme le résume Brian Cookson: "S'il faut faire appel à des 'investisseurs' pour y arriver, d'où viendra leur retour sur investissement étant donné que les événements rentables ne se partageront pas et que les autres événements n'ont rien à partager?"

Article original publié sur RMC Sport