Critérium du Dauphiné: Evenepoel et Roglic en rodage pour le Tour de France

Le prodige belge de Soudal Quick–Step Remco Evenepoel lors du dernier Paris-Nice, le 6 mars 2024 au Mont Brouilly (Thomas SAMSON)
Le prodige belge de Soudal Quick–Step Remco Evenepoel lors du dernier Paris-Nice, le 6 mars 2024 au Mont Brouilly (Thomas SAMSON)

Remco Evenepoel et Primoz Roglic, deux des grands accidentés d'avril, font un retour très attendu à partir de dimanche au Critérium du Dauphiné, tremplin vers le Tour de France.

C'est le lot de tous les événements placés avant l'échéance suprême: le Dauphiné a beau être une des courses par étapes les plus prestigieuses du calendrier, remportée par les plus grands champions du Tour –Merckx, Hinault, Anquetil, Indurain, Froome...- depuis sa création en 1947, l'épreuve, montagneuse avec son final traditionnel dans les Alpes, reste d'abord une course de préparation pour la Grande Boucle (29 juin-21 juillet), l'événement alpha de la planète cyclisme.

"Tu as beau gagner le Dauphiné, si tu rates le Tour derrière tu rates ta saison", insiste auprès de l'AFP le Français David Gaudu, leader de l'équipe Groupama-FDJ.

Cela n'enlève rien à l'intérêt du Dauphiné, au contraire, puisqu'on y jaugera précisément le degré de forme des principaux protagonistes pour mieux spéculer sur leurs chances en juillet.

L'indicateur est souvent fiable. L'année dernière, Jonas Vingegaard avait survolé la course avant de planer aussi sur son deuxième Tour de France.

Cette fois, le Danois ne sera pas là. Insuffisamment remis de sa lourde chute au Tour du Pays basque le 2 avril, le leader de Visma-Lease a bike transpire à l'entraînement à Tignes en espérant être prêt pour le Tour de France.

Son grand rival, Tadej Pogacar, qui vient d'écraser le Giro, est également sur le point de rejoindre les Alpes pour un stage d'altitude à Isola 2000.

Restent les deux autres "fantastiques", Remco Evenepoel et Primoz Roglic, impliqués dans la même chute que Vingegaard et qui n'ont plus couru depuis.

Pour le Belge et le Slovène, il s'agit d'abord de se tester et de se rassurer.

- "Etre patient" -

"J'ai encore du travail avant d'être au top de ma forme. Avant de regarder le classement général, je vais d'abord prendre le Dauphiné pour retrouver le rythme de la course et voir où j'en suis", souligne Evenepoel qui découvre, à 24 ans, le Dauphiné, avec l'Espagnol Mikel Landa comme lieutenant de luxe.

"Mon ressenti au jour le jour sera plus important que le résultat. Je vais devoir être patient", a insisté le prodige belge samedi, à la veille du départ, relevant ne pas avoir "regardé le parcours du tout".

Il s'agira de sa deuxième course en ligne seulement en France depuis qu'il est devenu pro, après Paris-Nice en mars, où il avait nettement dominé Roglic (2e derrière l'Américain Matteo Jorgenson contre 10e).

Roglic, lui, a déjà gagné le Dauphiné, en 2022, et connaît bien les routes françaises. Le Slovène de 34 ans disputera son sixième Tour de France en juillet. Il a quitté Visma cet hiver pour Bora-Hansgrohe avec la perspective d'avoir une équipe entièrement dédiée à son rêve de remporter le seul grand Tour qui manque à sa collection.

Il a très peu couru cette année –d'abord Paris-Nice puis le Tour du Pays basque où il a gagné le prologue avant de chuter. Là-aussi son bulletin de santé quotidien sera scruté de près.

Le parcours est, comme d'habitude, exigeant avec cinq des huit étapes se terminant par une arrivée au sommet. Les trois dernières étapes finissent respectivement au Collet d'Allevard (11,2 km à 8,1%), à Samoëns 1600 (10 km à 9,3%) et au Plateau des Glières, haut-lieu de la Résistance (9,4 km à 7,1%), autant d'ascensions propres à créer des écarts.

Au milieu, un contre-la-montre de 34,4 km mercredi à Neulise offrira également un duel intéressant entre Evenepoel et Roglic qui sont respectivement champion du monde et champion olympique en titre du chrono.

Mais vu l'état de forme incertain des deux, ils sont plusieurs à cultiver des ambitions lors de cette 77e édition, à l'image des lieutenants de Pogacar chez UAE, Juan Ayuso et Pavel Sivakov, les Américains Sepp Kuss et Matteo Jorgenson ou encore l'Espagnol Carlos Rodriguez.

jk/bde