Euro 2024: "Ôtons le mot seum de notre vocabulaire", la presse belge veut sa revanche contre la France

Comme on se retrouve. Six ans après la demi-finale de la Coupe du monde et trois après celle de la Ligue des nations remportées à chaque fois par les Bleus, la Belgique va retrouver l’équipe de France en huitièmes de finale de l’Euro 2024. Le duel entre voisins n’occupe pas encore une grande place sur les principaux sites d’informations sportives qui s’attardent davantage sur la colère des fans contre les coéquipiers de Kevin De Bruyne à l’issue du match face à l’Ukraine (0-0), mercredi. Et cette pâle prestation n’incite pas les médias belges à l’optimisme avant le choc face aux Bleus.

"Ôtons de notre vocabulaire à tout jamais le mot ‘SEUM’"

"Sur le papier, la France a plus de qualités, très clairement ", lance Jonathan Lange, rédacteur en chef de la Dernière Heure. "Côté belge, trois joueurs ont un super pouvoir: Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku et Jérémy Doku. Le problème, c’est que N’Golo Kanté peut parfaitement s‘occuper de Kevin De Bruyne, il y a une paire Dayot Upamecano-William Saliba qui athlétiquement a suffisamment de répondant pour résister à Romelu Lukaku. Mon regard se tourne vers Jérémy Doku qui aura dans sa zone Jules Koundé, qui n’est pas un latéral de formation. On va voir ce que ça va donner mais la France a un avantage et a Kylian Mbappé qui est hors norme."

Plus que la perspective d’affronter la France, la partie de tableau dans laquelle la Belgique a été reversée (avec l'Espagne, l'Allemagne et le Portugal) plombe les chances des Diables Rouges selon plusieurs consultants. "En jouant notre jeu, dans la partie droite du tableau, je pense qu'on aurait pu aller en finale", estime l’ancien gardien Silvio Proto sur RTL.be. "Ici, on va devoir jouer au-dessus de notre niveau. On va devoir sortir de très gros matchs et avoir un peu de chance." Même fatalisme chez l’animateur Marc Delire.

"Honnêtement, objectivement, on a 0 chance de gagner l'Euro."

"On ne sait pas ce que l'on peut faire, on n'a encore quasiment rien montré, si tout le monde se sublime à 1 000 %, je ne sais pas jusqu'où on peut aller."

Mais tout n’est pas perdu d’avance pour les Belges qui comptent sur une sorte d’arrogance et de suffisance des Français pour mieux les piéger. C’est "comme si la France était si contente de nous avoir comme adversaire", croit remarquer le quotidien flamand Het Nieuwsblad. Le journal souligne aussi les soubresauts de la vie des Bleus pendant cet Euro: "captivé par un masque, la politique et un sélectionneur national qui veut faire valoir son point de vue: bienvenue dans le monde de l'adversaire belge et favori du Championnat d'Europe, la France".

Le mot de la fin revient à la Dernière Heure qui résume assez bien l’état d’esprit de tout un pays, lassé par les railleries des Français depuis la traumatisante défaite de la génération dorée belge en demi-finale du Mondial 2018. Si Eden Hazard, Thibaut Courtois ou Vincent Kompany ne sont plus là, les Diables Rouges ont toujours un affront à laver: "Que le meilleur gagne dans cette rencontre et ôtons de notre vocabulaire à tout jamais le mot ‘SEUM’", exhorte la Dernière Heure.

Article original publié sur RMC Sport