Coupe de France: Mbappé achève sa saga parisienne par un match moyen

Volontaire mais maladroit, Kylian Mbappé a conclu sa saga parisienne de sept saisons par un match moyen samedi en finale de Coupe de France contre Lyon (2-1), à quelques jours de son arrivée pressentie au Real Madrid.

Absent lors des deux derniers matches de Ligue 1 à l'initiative de son entraîneur, et aperçu sur la Croisette, à Cannes, le week-end dernier, Kylian Mbappé semblait avoir la tête ailleurs ces derniers temps.

Et flottait le sentiment que le joueur devait se racheter samedi après ses performances moyennes en Ligue des champions, notamment lors de l'élimination en demi-finale de Ligue contre Dortmund début mai.

Mbappé a d'ailleurs avoué à demi-mot à la presse après le match: une dernière finale, "on a le temps de penser et c'est jamais bon pour un footballeur", mais "peu importe ce qu'il s'est passé, on essaie de donner la pleine mesure".

Car le Kylian Mbappé version 2023-2024 n'était pas celui des précédentes saison, sur qui glissaient les polémiques et qui répondait sans coup férir sur le terrain. D'emblée samedi soir, il est apparu le visage fermé devant les caméras du couloir menant à la pelouse, alors qu'il connaît parfaitement la sensation d'une finale de Coupe de France, qu'il vient de remporter une quatrième fois.

Son match fut une litanie de rendez-vous manqués avec le but, entre mauvais choix, maladresses et imprécisions techniques.

Au coup d'envoi, lancé d'emblée sur le côté gauche, il s'est emmêlé les pinceaux sur son centre. Et il a été en retard d'une demi-seconde pour couper au second poteau la tête de Lucas Beraldo qui a suivi sur le corner.

Quelques instants plus tard, voulant conclure en force un slalom d'Ousmane Dembélé, Mbappé a cette fois-ci tiré largement au-dessus.

- Tutelle -

Le Lyonnais Jake O'Brien a aussi su le contenir alors qu'il était lancé en profondeur (19e). La profondeur, c'est normalement son domaine, mais la superstar a confirmé qu'elle n'était plus tant à l'aise dans l'exercice ces derniers mois. Un sprint entamé depuis son camp en milieu de seconde période se terminait par une reprise ratée sur une magnifique transversale de Dembélé.

Ses frappes ont globalement été inoffensives, très souvent contrées par Lyon (60e, 71e...) ou hors cadre (85e), alors que l'attaquant s'est toujours enorgueilli de tromper tout le monde par sa science du bluff et ses gestes foudroyants.

Ses dribbles ont aussi fait chou blanc, comme quand Corentin Tolisso l'a facilement repris alors qu'il tentait de s'infiltrer dans l'axe, juste avant la pause.

Visiblement frustré, Mbappé a convoqué à plusieurs reprises ses partenaires, Ousmane Dembélé, Fabian Ruiz et Bradley Barcola.

Signe qu'il se sent bientôt libéré de la tutelle encombrante de son aîné, Barcola s'est en retour permis de s'agacer en début de seconde période, après avoir vu son centre tendu passer devant tout le monde et surtout devant Kylian Mbappé, mal placé dans la surface.

Titularisé dans l'axe, le natif de Bondy a en effet eu le plus grand mal à jouer avant-centre, lui qui pourrait pourtant devoir jouer aussi à ce poste au Real Madrid -- l'aile gauche étant actuellement occupée par l'étincelant Vinicius.

Comme un passage de témoin, Kylian Mbappé, a paru regarder Bradley Barcola, 21 ans, mettre le feu au flanc gauche de la défense lyonnaise, comme lui l'a si souvent fait lors des saisons précédentes.

Pour le capitaine des Bleus et meilleur buteur de l'histoire du Paris SG, c'était le dernier match d'une saison qui s'achève sur un doublé coupe-championnat.

Au coup de sifflet final, il est allé enlacer ses coéquipiers, et même Luis Enrique, qui a souvent tronqué son temps de jeu en deuxième partie de saison, a eu droit à son accolade. "J'ai eu de la chance de l'entraîner", a déclaré le coach après la rencontre. "N'oubliez pas, il n'y a pas de remplaçant à Kylian Mbappé !"

L'attaquant, un large sourire barrant son visage, a été porté en triomphe par ses partenaires.

Et sans évoquer son match moyen, il a assuré: "Moi et le Paris SG c'est terminé, on part la tête haute".

bap/tmt