C3: Marseille, coeur européen

L'explosion de joie des joueurs de Marseille après l'élimination aux tirs au but du Benfica Lisbonne le 18 avril 2024 au stade Vélodrome à Marseille (Sylvain THOMAS)
L'explosion de joie des joueurs de Marseille après l'élimination aux tirs au but du Benfica Lisbonne le 18 avril 2024 au stade Vélodrome à Marseille (Sylvain THOMAS)

Englué dans une saison de galère en championnat, l'OM a encore trouvé une respiration européenne jeudi face à Benfica avec une qualification épique pour les demi-finales de la Ligue Europa, qui confirme le rapport particulier entre la Coupe d'Europe et le club marseillais.

Il s'est encore passé quelque chose de spécial jeudi au Vélodrome. L'OM a gagné, déjà, ce qui ne lui était pas arrivé depuis plus d'un mois, l'équipe de Jean-Louis Gasset restant sur cinq défaites d'affilée. Surtout, elle l'a fait en finissant sur une jambe, portée par son public et par le souffle européen qui l'anime.

Jordan Veretout était alors paralysé par les crampes, le milieu de terrain était tenu par Raimane Daou et Gaël Lafont, pas le moindre match professionnel avant jeudi, ni pour l'un, ni pour l'autre, et des joueurs dont la saison semblait terminée pour des raisons diverses il y a quelques semaines (Joaquin Correa, Amir Murillo, Luis Henrique...) devaient se transformer en patrons.

"Il n’y rien qui va, mais au final il y a tout qui va !", en souriait Amine Harit en zone mixte après le match. "Non mais vraiment, il y a tout qui va de travers. Même nous parfois on ne comprend pas. Il y a des trucs qui nous tombent dessus et on doit faire avec. C’est ce qui crée la force d’un groupe", ajoutait le milieu offensif marocain.

Si l'OM est resté un groupe cette saison, malgré les catastrophes en tous genres qui ont escorté son parcours, il le doit sans doute à son parcours en Ligue Europa.

Sur sa route, l'OM a déposé l'Ajax Amsterdam, le Shakhtar Donetsk, Villarreal et Benfica, un parcours solide pour une équipe souffreteuse qui, avec une demi-finale à venir les 2 et 9 mai contre l'Atalanta Bergame, peut désormais croire en ses chances de voir la finale du 22 mai à Dublin.

- Dans l'ADN de Marseille -

"Ça embellit obligatoirement la fin de saison. On est demi-finalistes de Coupe d'Europe en ayant éliminé trois clubs titrés. C'est une épopée. Une saison se juge à la fin et on veut aller le plus loin possible", a ainsi rappelé l'entraîneur Jean-Louis Gasset après le match.

"On sent cette ferveur, on sent que l'Europe est dans l'ADN de Marseille, tout le monde rêve de vivre ces émotions, résumait de son côté Jordan Veretout. J'ai gagné une Ligue Europa Conférence avec la Roma et c'était fort. Maintenant je veux gagner la Ligue Europa avec l'OM, ça serait puissance 10 !"

La qualification de jeudi est en effet venue rappeler que l'histoire entre l'OM et l'Europe est toujours spéciale. Après deux échecs en demi-finale, en 1988 en Coupe des Coupes face à l'Ajax Amsterdam puis en 1990 contre Benfica en Coupe d'Europe des clubs champions (la fameuse main de Vata), l'OM a ainsi souvent vu plus loin que le dernier carré.

Vainqueur de la Ligue des Champions en 1993 et finaliste en 1991, Marseille a en effet de nouveau passé les demi-finales en C3 en 1999, 2004 et 2018 pour trois défaites en finale. En 2022, le club provençal s'était aussi arrêté aux portes de la finale en Ligue Europa Conference, face au Feyenoord Rotterdam.

En 2018, l'équipe de Rudi Garcia avait été battue 3-0 par l'Atlético de Madrid en finale et avait fini la saison sans rien, seulement 4e en championnat. Le risque existe encore cette année, puisque Gasset et les siens ne sont que 9e en L1. Mais en éliminant Benfica, Marseille a tout de même donné jeudi un sens à sa fin de saison.

stt/fbx