Alain Policar écarté du Conseil des sages de la laïcité après des propos polémiques sur le voile à l’école

Alain Policar affirme avoir déclaré que le voile « peut être considéré par les jeunes filles voilées comme un moyen de s'émanciper en acceptant les prescriptions de leur milieu ».  - Credit:ANDBZ / ANDBZ/ABACA
Alain Policar affirme avoir déclaré que le voile « peut être considéré par les jeunes filles voilées comme un moyen de s'émanciper en acceptant les prescriptions de leur milieu ». - Credit:ANDBZ / ANDBZ/ABACA

Ses mots n'ont pas plu au sommet de l'État. Le 5 avril, au cœur de l'affaire du lycée Maurice-Ravel, le politologue Alain Policar, chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, a déclaré dans une interview à RFI que la « la loi [sur la laïcité en milieu scolaire, NDLR], comme je l'ai fréquemment écrit, apparaît, à tort ou à raison, comme discriminatoire à l'égard des musulmans ». Il avait alors ajouté, qu'à ses yeux, « le voile n'est pas le plus souvent un signe de prosélytisme – les enquêtes sociologiques montrent qu'il s'agit même souvent d'un vecteur d'émancipation pour les jeunes filles par rapport à leur milieu – et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas ».

Des propos n'allant pas dans le sens de la loi de 2004 interdisant le port de signes ostensibles d'appartenance religieuse. En réaction, la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet a exclu le politologue du Conseil des sages de la laïcité, un an après sa nomination par l'ancien ministre Pap Ndiaye. « Je n'entrerai pas dans le détail de l'échange que nous avons eu avec Alain Policar, mais vous connaissez ma ligne : la loi du 15 mars 2004 constitue un socle indéboulonnable pour notre école », a déclaré la ministre lundi dans un discours consulté par le Point à l'occasion de l'ouverture de la réunion plénière du Conseil des sages de la laïcité. Comme le confirme l'entourage de la ministre au Point, cette décision devrait prendre effet d'ic [...] Lire la suite