Affaire Bastien Vivès : « On ne peut pas attribuer les crimes des personnages à leurs auteurs »

L'auteur de bandes dessinées Bastien Vivès dans son atelier.  - Credit:KHANH RENAUD POUR « LE POINT »
L'auteur de bandes dessinées Bastien Vivès dans son atelier. - Credit:KHANH RENAUD POUR « LE POINT »

Faut-il y voir un motif d'espoir après les derniers développements surréalistes de l'affaire Bastien Vivès, dont Le Point se faisait l'écho ? Le dessinateur, qui est poursuivi par plusieurs associations pour «  diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique », a été accusé de « banaliser l'inceste » et de promouvoir « la pédopornographie » dans certains de ses albums (Les Melons de la colère, La Décharge mentale, Petit Paul), pourtant ouvertement humoristiques et vendus sous blister. L'affaire n'a pas été confiée par le parquet de Nanterre, comme c'est l'usage traditionnellement en pareil cas, à la chambre de presse, mais à la brigade de protection des mineurs.

Bastien Vivès a raconté comment il avait été traité, au cours de son audition, comme un véritable délinquant sexuel (avec prélèvement de son ADN, examen psychiatrique proposé…), alors qu'aucune charge de cette nature ne pesait contre lui. Aussi, l'appui venu de l'Observatoire de la liberté de création est-il une véritable bouée d'oxygène pour le dessinateur et tous les défenseurs de la liberté d'expression. Dans un communiqué paru le 18 mars, l'association « dénonce une loi absurde et son application ubuesque dans l'affaire Vivès », et réclame une révision des articles 227-23 et 227-24 du Code pénal qui favorisent la « confusion totale entre réalité et fiction ». L'avocate Agnès Tricoire, qui est la présidente de l'Observatoire (elle a notamment codirigé L'Œuvre face à ses ce [...] Lire la suite