SOS Amitié : les moins de 14 ans de plus en plus nombreux à appeler l’association

Le nombre d’appels sur la ligne d’écoute de SOS Amitié des moins de 14 ans a augmenté de 40 % en deux ans
Le nombre d’appels sur la ligne d’écoute de SOS Amitié des moins de 14 ans a augmenté de 40 % en deux ans

SANTÉ MENTALE - Les plus jeunes aussi touchés par la solitude ? Il semblerait que oui. D’après le dernier baromètre du mal-être publié ce vendredi 12 mai 2023 par SOS Amitié - une association qui tient une ligne d’écoute pour les personnes en souffrance psychologique - le nombre d’appelants de moins de 14 ans a augmenté de 40 % en seulement deux ans, de 2020 à 2022. Une « évolution inquiétante », selon l’association, car « les appelants sont de plus en plus jeunes ».

Les raisons de ces appels ? Une majorité de ces jeunes parlent de leurs relations avec leurs parents. Le rapport note également avoir enregistré une « hausse des appels concernant l’inceste, la maltraitance ou un sentiment de solitude » pendant la crise sanitaire. Certains évoquent aussi leur peur de l’avenir liée au réchauffement climatique et aux guerres.

Une bénévole de l’association, contactée par Franceinfo, évoque cette tranche d’âge spécifique : « Je dirais que les appels sont plus courts, plus denses. On va vite aborder les sujets de mal-être. Donc il y aura peut-être moins le côté parler de la pluie et du beau temps. On rentre directement dans le vif ! Ça demande vraiment d’être très, très concentrés. (... ) Ils vont parler de situations qui sont proches de leur quotidien. Donc c’est vrai que l’on a beaucoup de situations parents-enfants, de situations à l’école. »

« Des idées suicidaires »

« 20 % de leurs appels évoquent des idées suicidaires qui ne sont pas forcément accompagnées de conduites suicidaires comme la scarification ou l’anorexie », ajoute le baromètre. Comment réagir dans ce genre de situation ? Selon la présidente de SOS Amitié, Ghislaine de Saignes, elle aussi contactée par Franceinfo, l’association « essaie de voir avec eux s’ils ont fait des démarches auprès de leur collège ou de leur lycée ». Avant d’éventuellement rediriger vers le 31 14, le numéro d’écoute nationale de prévention au suicide.

Mais les jeunes ne sont pas majoritaires parmi les appelants. Les moins de 24 ans représentent d’ailleurs seulement 6 % des appels. « 60 % des appelants sont des appelantes, tandis que 40 % des appelants ont entre 45 et 64 ans », indique SOS amitié, avant d’ajouter : « Généralement, les personnes entrant dans cette tranche d’âge se sentaient déjà seules avant le Covid. L’épidémie les a fait basculer dans les problèmes psychologiques, comme la dépression. »

Les situations les plus fréquentes aujourd’hui pour les 45/64 ans sont les situations de deuil, pour 51 % d’entre eux, les idées suicidaires, pour 44 % d’entre eux, et les relations parents-enfants pour 28 % d’entre eux.

SOS amitié compte aujourd’hui près de 1 800 bénévoles. Trop peu au regard du nombre d’appels reçus, 3 300 000 en 2022. Seulement 600 000 ont pu être décrochés. Soit 18 % du total des appels reçus.

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