Sniffy : La France demande à l’Union européenne d’interdire cette poudre qui imite la cocaïne
Alors qu’elle fait scandale auprès des politiques et professionnels de santé, la poudre Sniffy est dans le viseur du gouvernement français.
SANTÉ PUBLIQUE - Le produit n’arrête pas de faire parler depuis sa récente arrivée dans les bureaux de tabac français. Présentée sous forme de poudre blanche que l’on inhale à l’aide d’une paille déjà fournie, Sniffy est une substance énergisante qui rappelle la cocaïne. La France s’est emparée du problème et a déposé ce lundi 3 juin un arrêté auprès de l’Union européenne pour demander l’interdiction « des produits vendus sous forme de poudre destinés à être consommés par voie intranasale ».
Si le texte ne fait pas mention de Sniffy, la cible de l’arrêté ne fait pas de doutes. Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, avait déjà fait part de sa crispation à propos du produit, le qualifiant de « cochonnerie » au micro de Franceinfo le 25 mai dernier. Il avait promis l’interdiction de la poudre, et a donc appelé l’UE à retirer le produit du marché.
« Compte tenu des dangers présentés par les produits vendus sous forme de poudre destinés à être consommés par voie intranasale entretenant une confusion avec la consommation de stupéfiants, ce texte procède pour un délai d’un an à la suspension de la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de ces produits », peut-on ainsi lire dans l’arrêté.
Interdiction, mise en retrait et rappel de Sniffy
Le texte demande également la mise en rentrait et/ou le rappel des produits déjà disponibles en rayon, puisque la substance peut être achetée légalement dans les bureaux de tabac. « Les autorités sanitaires ont considéré que ces produits faisaient courir un danger grave et immédiat justifiant la suspension en urgence de leur mise sur le marché et la diffusion de mises en garde auprès des consommateurs », explique l’arrêté.
La composition de la substance, à base de caféine, créatine, L-citrulline, taurine, beta alanine, maltodextrine et L-arginine, n’est pas addictive en elle-même selon le président de l’Association Addictions France Bernard Basset, contacté par Le HuffPost. Sniffy n’en reste pas moins dangereuse selon les professionnels de santé, qui s’indignent d’une banalisation des produits stupéfiants. « Le vrai problème, c’est le message qui est véhiculé derrière et la furieuse ressemblance avec la cocaïne », explique Bernard Basset.
L’arrêté rappelle les dangers directs liés au mode de consommation de Sniffy : « La voie d’administration intranasale de ces poudres présente un risque avéré, en cas de recours répété, de fragilisation des voies nasales avec des effets délétères associés tels que saignements, congestion, infections des sinus, pouvant aller jusqu’à une rupture du septum (...) »
L’arrêté précise également ne pas s’appliquer « aux médicaments, aux dispositifs médicaux et aux produits du tabac », pointant ainsi clairement du doigt la poudre Sniffy.
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