"Je me sens en danger": Yaël Braun-Pivet signale une augmentation des menaces de mort la visant

"C'est juste invraisemblable". Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a témoigné ce lundi sur France Inter des menaces à caractère antisémite la visant depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël. Ces menaces "augmentent", a précisé la titulaire du perchoir, tout en faisant part de son incompréhension.

"Je ne comprends pas pourquoi, lorsqu'on s'exprime sur ce sujet-là, tout d'un coup c'est l'identité juive qui ressort", a-t-elle déploré. "Moi, je suis une femme politique, française, je ne suis pas pratiquante, ni croyante, mais certains ne voient plus que ça." Actuellement sous protection renforcée, la titulaire du perchoir a avoué se sentir "en danger".

"Cible dans le dos"

Elle n'est pas la seule dans ce cas. Au sein de La France insoumise, plusieurs élus sont également ciblés par des menaces, alors qu'il est reproché à leur mouvement de ne pas qualifier le Hamas d'organisation "terroriste". En conséquence, certains ont dû changer d'adresse ou de numéro de téléphone, comme le précisait un communiqué de LFI la semaine dernière.

Si elle entretient de profonds désaccords avec les insoumis concernant la situation au Proche-Orient, Yaël Braun-Pivet assure qu'elle ne "fait pas le tri entre les parlementaires". Elle en veut pour preuve un courrier rédigé "personnellement" à la "demande de Mathilde Panot", cheffe de file des députés LFI, pour "attirer l'attention" du "ministre de l'Intérieur" Gérald Darmanin.

Déjà critiquée par la gauche pour avoir affirmé son soutien "inconditionnel à Israël", trois jours après les attaques du Hamas, la patronne du Palais Bourbon l'était d'autant plus après sa visite de ce week-end dans l'État hébreu. Jean-Luc Mélenchon l'a accusée de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza. De quoi provoquer une nouvelle polémique.

En retour, Yaël Braun-Pivet a jugé sur France Inter que l'emploi du mot "camper" n'était pas un "hasard", tout en avançant que le leader insoumis lui met "une nouvelle cible dans le dos". "La dégradation de la polémique politique atteint des niveaux jamais vu", lui a répondu l'intéressé, qui dénonce une "absurde police des mots".

Article original publié sur BFMTV.com