Avec "Le Salaire de la peur", Netflix veut faire rayonner le cinéma français d'action dans le monde

Netflix a réuni les "Avengers" du cinéma d'action français - le réalisateur Julien Leclercq et les comédiens Alban Lenoir et Franck Gastambide, tous abonnés au succès sur la plateforme de streaming - pour sa nouvelle superproduction.

Disponible dans 192 pays à partir de ce vendredi 29 mars, ce thriller d'action inspiré par le film Le Salaire de la Peur de Henri-Georges Clouzot entend bien faire exploser les records d'audience des films français de la plateforme.

Pour Le Salaire de la peur, où une équipe de choc a moins de 24 heures pour transporter deux camions bourrés d’explosifs à travers une région hostile et empêcher une terrible catastrophe, Julien Leclercq a pu disposer de moyens exceptionnels.

"J'avais pour ambition de faire pour Netflix un film français qui va rayonner dans le monde entier", confie à BFMTV Julien Leclercq, dont les précédents films, La Terre et le Sang et Sentinelle, se sont hissés au sommet du top de la plateforme.

"On a grandi avec les mêmes films américains et on rêvait de faire la même chose avec notre langage et nos moyens", renchérit-il. "Je suis avant tout spectateur. Je cherche à me faire plaisir. Je me demande ce que j'ai envie de voir sur la plateforme."

"Pas du cinéma de niche"

Le film, précise le réalisateur, n'est pas un remake du Salaire de la Peur de Henri-Georges Clouzot, qui a reçu la Palme d'or en 1953. "Je n'aurais jamais eu l'idée ni la prétention de faire un copier-coller en couleur d'un film déjà fait", assure-t-il.

"C'est un reboot: on prend l'idée originale et on développe de nouveaux personnages et on offre une nouvelle impulsion à l'histoire", explique-t-il avant d'ajouter: "On ne raconte pas les histoires de la même manière qu'il y a 70 ans."

"Je ne fais pas du cinéma de niche", plaide-t-il. "Je sais que 0,2% des futurs spectateurs du film auront vu l'original. Ce qui m'intéressait, c'était de raconter cette histoire pour les nouvelles générations et ancrer cette histoire dans la réalité de 2024."

Le tournage, au Maroc, a été particulièrement rude. "On s'est confronté à la nature. Il a fallu s'adapter. Il y avait une certaine pression sur chaque jour de tournage et les conditions dans le désert, avec la poussière, c'était chiant", s'amuse Julien Leclercq.

Le casting mouille sa chemise

Outre Alban Lenoir et Franck Gastambide, le casting réunit Sofiane Zermani et Ana Girardot. "Il n'y avait pas de cahier des charges de la part de Netflix", assure Julien Leclercq. "Je me suis juste demandé qui était crédible au volant d'un camion."

Les comédiens se sont chargés de "quasiment" toutes leurs cascades. "Ils avaient des CV et des parcrous différents mais ils ont vraiment mouillé la chemise et ils ont appris à manœuvrer les camions", se félicite le réalisateur:

"Ils se sont entraînés sur un tarmac d'aéroport pendant plusieurs jours. Ils n'avaient jamais appris de leur vie. Ana Girardot, qui avait très envie de faire des films d'action, s'est retrouvée au volant d'une Porsche Cayenne et a impressionné tout le monde."

"Pour un metteur en scène, c'est cool de savoir que ses acteurs puissent tenir un volant tout en jouant", se réjouit encore cette figure du cinéma d'action français. "Ça veut dire qu'on va pouvoir approcher la caméra et faire croire que c'est vrai."

Un genre qui s'exporte

Ce cinéma d'action made in France, vingt ans après le succès des productions Luc Besson, trouve un nouveau souffle grâce à Netflix: "C'est un genre qui s'exporte et qui rayonne dans le monde entier", acquiesce Julien Leclercq.

"Netflix réussit à refaire émerger de nouveaux metteurs en scène et des comédiens qui n'ont pas nécessairement le CV pour faire de l'action mais qui ont envie de s'y essayer", poursuit le réalisateur, qui entend poursuivre dans cette veine.

"On développe une grosse série d'action pour Netflix", révèle-t-il. "On annoncera le sujet, le titre et le casting en temps voulu, dans quelques semaines. Ce sera assez ambitieux. C'est ce qui est top avec ce studio: on cherche l'ambition."

Article original publié sur BFMTV.com