Franck Gastambide débarque sur Prime avec "Medellin": "C'est un film plus mature que mes précédents"

Après avoir cartonné au cinéma (Les Kaïra, Pattaya, Taxi 5) et à la télévision (Validé), Franck Gastambide débarque ce vendredi sur Prime Video avec son projet le plus ambitieux à ce jour: une coûteuse comédie d'action tournée en Colombie avec Ramzy Bedia, Anouar Toubali et Mike Tyson. Son ambition: devenir un carton international dans les 190 pays où est disponible la plateforme de streaming.

"Ça été un vrai choix de se dire de faire le film pour une plateforme et non pour la salle, sachant que mes films précédents ont tous marché en salles", explique à BFMTV Franck Gastambide. "En vrai, je n'avais pas de vraies raisons d'aller sur une plateforme sauf cette raison-là: pouvoir faire un film à ambition internationale, avec un casting international pour lequel Amazon et son bureau de Los Angeles allait m’aider."

"Ça fait quelques années que je rêvais de faire une comédie d’action ambitieuse à l'étranger", poursuit le réalisateur. "Au départ je l'imaginais avec une bande plus grande, mais je l'ai resserré sur ce que je pensais être plus confort pour moi: un buddy movie avec Ramzy et Anouar. C'était une manière de renvoyer le message aux gens qui ont aimé mes films précédents que je reconstituais la fine équipe."

Le pitch est simple: Brahim, alias Pablito sur YouTube, est fasciné par Pablo Escobar. Il décide de réaliser son rêve en partant à Medellin sur les traces du baron de la drogue. Quelques jours plus tard, le monde découvre qu'il a été enlevé par des narco-trafiquants. Son frèra Reda (Ramzy Bedia), accompagné par ses amis Stan (Franck Gastambide) et Chafix (Anouar Toubali) partent à sa rescousse en Colombie...

"Que le film ait du sens"

Débutant comme une comédie façon Pattaya, Medellin se mue rapidement en pur film d'action. "C'est un film qui est un peu plus mature, un peu plus adulte que mes précédents", assure le réalisateur. "Mais surtout, j'ai été confronté à une réalité. C'est très difficile de cumuler la comédie et l'action. Dans ce film, il y a des enjeux de vie ou de mort, ce qui ne laisse pas place aux vannes. Il fallait aussi que le film ait du sens."

"On parle d'un gamin qui a une fascination pour les mauvais garçons, et qui va faire des bêtises. Il fallait qu'il y ait des conséquences à tout ça. Je ne voulais pas que ça soit trop simple, qu'il y ait un happy end comme dans une comédie classique", assume le réalisateur, qui a écrit le scénario avec Charles Van Thieghem, le cocréateur de Validé.

Le développement des deux saisons de sa série l'a guidé sur cette voie. "J'ai assumé que je pouvais faire autre chose que mes comédies. Avant, j'avais l’impression que je ne savais faire que ça, que le public n'adhérerait pas à autre chose venant de moi. Je me suis autorisé avec Medellin à me dire que ce n'était pas grave s'il n'y avait pas une vanne à chaque phrase, ce qui était mon obsession sur Les Kaïra et Pattaya."

"Mettre de l’émotion dans mes films"

La partie émotionnelle de Medellin est assuré par Ramzy Bedia. "Le moment était venu de lui écrire un film avec lui en rôle principal", précise Franck Gastambide. "Quand il a vu le film, j'ai été très surpris de voir qu'il était en larmes à la fin. Il s'est rendu compte que le film était une déclaration d’amour pour lui. Je n'ai pas beaucoup l’habitude de mettre de l’émotion dans mes films et ça l'a cueilli."

Gastambide a aussi offert un rôle important à l'humoriste Brahim Bouhlel, qu'il avait déjà dirigé dans Validé, et qui a été condamné à huit mois de prison ferme au Maroc en 2021 pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo jugée insultante. Dans Medellin, le comédien a été contraint de rejouer des séquences d'emprisonnement. Une dimension méta non calculée, insiste Franck Gastambide:

"Ce scénario a été écrit avant qu'il ait eu ce problème. Je l'avais assez souvent au téléphone quand il était en prison. Quand j'appelais et que j'entendais derrière lui les bruits assez effrayants de la prison, je n'arrêtais pas de lui dire, 'Quand tu sors de là, je t'emmène tourner un film en Colombie'. Et j'ai toujours eu espoir que ça lui donne de la force. Je pense que c'était le cas."

Chaque projet ayant été plus ambitieux que le précédent, comment se profile la suite pour Franck Gastambide? "C'est l'angoisse de ma vie", reconnaît-il. Trouver la bonne idée l'angoisse d'ailleurs autant que l'échec: "Il va arriver le moment où je vais faire un truc qui ne va pas marcher. C'est la vie. Ça arrive à tout le monde. J'ai bon espoir que ce ne soit pas sur celui-là."

Article original publié sur BFMTV.com