De "Balle perdue" à "AKA", comment Alban Lenoir est devenu la star des films d'action de Netflix

De "Balle perdue" à "AKA", comment Alban Lenoir est devenu la star des films d'action de Netflix

Autrefois connu pour ses rôles comiques dans Kaamelott ou Hero Corp, Alban Lenoir est récemment devenu, à 40 ans passés, la nouvelle coqueluche du cinéma d'action français. Un rêve d'enfant auquel il a accédé grâce à Netflix, où il a cartonné avec les deux volets de Balle Perdue, polars musclés de Guillaume Pierret, salués pour la qualité et l'inventivité de leurs courses-poursuites et de leurs scènes de combats.

Nouveau visage d'un cinéma d'action made in France regonflé à bloc grâce au streaming, Alban Lenoir a même fait son retour au début du mois dans le top 10 de Netflix avec L'Intervention, un film sur la naissance du GIGN qui n'avait attiré que 63.581 spectateurs lors de sa sortie au cinéma en 2019. Fort de ce succès, il récidive avec AKA, qui sort ce vendredi dans 193 pays (et a été doublé en 13 langues et sous-titré en 35).

AKA suit Adam Franco, agent infiltré envoyé sur les missions les plus difficiles. Dans le cadre de sa nouvelle mission, il doit intégrer une organisation mafieuse en France pour déjouer un attentat terroriste imminent dans la capitale. Influencé par les polars coréens et Jason Bourne, ce film co-écrit par Alban Lenoir et réalisé par Morgan S. Dalibert (le chef opérateur de Balle Perdue) a été imaginé en réalité il y a 20 ans.

"Il était venu sans connaître son texte"

"Le point de départ, c'est Shooter d'Antoine Fuqua, avec Mark Wahlberg", se souvient Morgan S. Dalibert. "Ce n'est pas un grand film, mais quand on l'a vu, on a adoré son efficacité folle, avec ce fond de conspiration politique. On voulait faire un film comme ça, avec aussi un personnage comme le héros de A Bittersweet Life [un polar coréen phare des années 2000, NDLR], un mec un peu vidé de tout."

"A Bittersweet Life était notre référence absolue avec I Saw The Devil", acquisce Alban Lenoir. "Sans comparer AKA à ce type de film, on avait en référence non pas leur esthétique, mais cette capacité qu'ils ont à transcender des histoires simples avec des films qui te marquent par leur réalisme, leur jeu, leur réalisation. Il y avait cette envie de faire plus un thriller d'action qu'un pur film d'action."

Alban Lenoir et Morgan S. Dalibert se sont rencontrés en 2004, lors d'un essai pour un film indépendant, Nouveau Monde. "La seule personne qui ne voulait pas de moi, c'était lui!", se souvient Alban Lenoir. "Il était aussi venu sans connaître son texte, il nous a fait à la place un sketch d'Albert Dupontel et ne savait pas parler un mot d'anglais alors qu'il le fallait pour le rôle. Évidemment, on l'a pris", s'amuse le réalisateur.

De là est née "une amitié sans faille et sans limite" entre les deux hommes, unis pendant 19 ans par ce projet très personnel d'AKA. Dans un premier temps imaginé comme une série, dont ils ont pu réaliser "de manière totalement indépendante" le pilote, AKA a évolué en long-métrage, jusqu'au jour où Netflix a validé le projet après le succès de Balle Perdue.

"Petit corps de vieux"

Alban Lenoir, qui suit depuis des années un entraînement en arts martiaux, et a été cascadeur pour le cinéma, réalise lui-même ses propres cascades. Il s'entraîne aussi beaucoup pour avoir l'air le plus impressionnant possible à l'écran. "Ça fait mal à son petit corps de vieux!", se moque Morgan S. Dalibert. "Mais il est un peu fou. Il a tellement envie que la scène soit parfaite qu'il demande à refaire la scène plusieurs fois!"

"Avoir rêvé sa vie et vivre ses rêves, c'est plus délicat qu'on ne le pense", concède Alban Lenoir. "C'est une sacrée discipline à avoir. Il n'y a qu'un rôle qui va me donner cette motivation et cette discipline."

Afin de bien distinguer dans l'esprit du public son personnage d'AKA de celui de Balle perdue, l'acteur a pris 20 kilos de muscles. "On a dû en parler avec Netflix, les rassurer que Lino ne serait pas à l'écran. On avait envie d'avoir un personnage dangereux." Les 20 kilos l'ont complètement métamorphosé: "C'était devenu un taureau", glisse le cinéaste. "Je ne le reconnaissais même plus."

Pas disponible pour "Fast & Furious X"

Grâce au succès de Balle perdue, Hollywood commence à lui faire les yeux doux. Contacté pour jouer dans Fast & Furious X, Alban Lenoir a été contraint de décliner l’offre. "Je n'étais pas dispo", déplore-t-il. "J'ai préféré tourner AKA, qui était notre rêve avec Morgan!" Mais tout a été fait pour trouver une solution et garantir la présence de l'acteur sur le blockbuster américain, où il devait jouer le rôle d'un "frenchie".

"Même si Fast & Furious X se finissait la veille du début du tournage d'AKA, c’était trop risqué", insiste Alban Lenoir. "Je devais faire beaucoup d’action [sur Fast] et il y a ce souci de blessures et en aucun cas je voulais mettre en danger ce tournage qu'on attendait depuis 15 ans."

En attendant le tournage de Balle perdue 3, actuellement en écriture, Alban Lenoir vient de terminer de tourner un remake du Salaire de la peur avec Franck Gastambide, Ana Girardot et Fianso. Le film est signé Julien Leclerc, créateur de la série Braqueurs. "Ça devrait être très cool. Les images sont folles", prévient Alban Lenoir. "Il y a maintenant une demande et une attente du public français pour ces films."

Disney+ en a pris note et l'a enrôlé pour Antigang: la relève, suite d'un polar sorti au cinéma en 2015. "Ça va être bien, ça sort à la rentrée", s'enthousiasme Alban Lenoir. "On est dans quelque chose de solaire. C'est une comédie d'action. Ça se veut drôle et ça l'est." "Il faut qu'on le revoit dans des comédies!", se réjouit Morgan S. Dalibert. "De la comédie un peu loufoque, un peu bourrine. Ça fait trop longtemps."

Article original publié sur BFMTV.com