Rwanda : ce qui définit un génocide

Arméniens assassinés par les Turcs en 1915. Ce génocide n’est toujours pas reconnu par Ankara. - Credit:Alamy/ABACA
Arméniens assassinés par les Turcs en 1915. Ce génocide n’est toujours pas reconnu par Ankara. - Credit:Alamy/ABACA

De nos jours, l'usage intempestif du mot « génocide » tend à vider de son sens une désignation définie par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948), qui souligne sa dimension systématique n'épargnant ni femmes ni enfants.

Ce terme accusateur, se référant le plus souvent aux crimes nazis, est employé par des chefs d'État et par certains représentants des médias pour qualifier des faits dont on ignore encore la portée. Si l'on peut relativiser son usage à vocation intérieure par les premiers, il est beaucoup plus problématique de l'accepter pour les seconds, dont la mission est d'informer sans verser dans le sensationnel. Nous ne pourrons mesurer la qualification des faits qu'à l'aune des effets de la guerre qui laisseront transparaître les objectifs poursuivis ou obtenus.

À LIRE AUSSI Rwanda, genèse et leçons d'un génocideEn France, l'Éducation nationale a introduit voici une quinzaine d'années l'enseignement des génocides, principalement ceux des Arméniens (Première Guerre mondiale), des Juifs (Seconde Guerre mondiale) et des Tutsis (1994), dans les programmes d'histoire des collèges et des lycées. Leur examen met en évidence plusieurs éléments similaires concernant le contexte dans lequel ils ont été mis en œuvre et leur exécution, mais aussi les singularités de ces cas qui ont marqué le « siècle des génocides », le XXe siècle.

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Raymond H. Kévorkian. Historien. Dernier livre paru : « Parachever un génocid [...] Lire la suite