En Russie, le Français accusé de collecte d’informations militaires reconnaît sa culpabilité
Arrêté et placé en détention provisoire depuis le 7 juin, Laurent Vinatier, collaborateur de l'ONG suisse Centre pour le dialogue humanitaire (HD) est accusé par les autorités russes d'avoir collecté des informations militaires. Les enquêteurs russes l'accusent de ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger". Le Français, âgé de 47 ans, a reconnu sa culpabilité au cours d'un interrogatoire, affirme mercredi 3 juillet le Service russe de sécurité (FSB).
"Dans le cadre de ses visites à Moscou, Laurent Vinatier a établi de nombreux contacts avec des représentants des milieux d'experts et de scientifiques (politologues, sociologues, économistes, experts militaires), ainsi qu'avec des fonctionnaires", a précisé mercredi le FSB dans un communiqué. "En communiquant avec ces personnes, le Français a notamment collecté des informations militaires et militaro-techniques qui pourraient être utilisées contre la sécurité de la Fédération de Russie par des services spéciaux étrangers" a-t-il ajouté au sujet de cet homme, spécialiste de l’espace post-soviétique et impliqué dans des tentatives de médiation informelle dans le conflit russo-ukrainien.
Cette [communication du Comité d’enquête ](<script async src="https://telegram.org/js/telegram-widget.js?22" data-telegram-post="sledcom_press/14308" data-width="100%"> )intervient à la veille d’une nouvelle audience pour le Français, au cours de laquelle la justice doit se prononcer sur la prolongation de sa détention provisoire (elle est censée se terminer le 5 août) et les conditions de cette éventuelle prolongation.
Pour l'heure, le seul chef d'accusation retenu contre Laurent Vinatier est de ne pas s'être enregistré comme "agent de l'étranger" en tant que "personne qui a collecté exprès des informations sur les activités militaires et militaro-techniques de la Fédération de Russie". La législation sur les "agents de l'étranger" est largement utilisée par les autorités russes pour réprimer ou surveiller leurs détracteurs. Le délit est passible de cinq ans de prison. Si jamais les accusations sont requalifiées en "espionnage", le Français encourra des peines bien plus lourdes, allant jusqu'à 20 ans de prison.
L’affaire intervient dans un climat de confrontation aiguë entre Moscou et Paris : la Russie est soupçonnée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation en France, tandis que la France se voit reprocher son soutien croissant à l’Ukraine.