De retour dans les rues, la police des mœurs ne fait plus peur

Il y a un an, le 16 septembre 2022, Mahsa Amini, une jeune Iranienne d’origine Kurde de 22 ans, était tuée en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour port “inapproprié” du voile.

Sa mort a entraîné une vague de soulèvement populaire inédite contre les autorités. Et, en décembre 2022, la suspension de la police des mœurs est annoncée, comme l’explique The Economist, avant que le régime ne décrète son retour en juillet.

Qu’en est-il exactement aujourd’hui dans les rues des grandes villes iraniennes ?

Appelée “Gasht-e Ershad” (“patrouilles d’orientation”), la police des mœurs, dans sa forme actuelle, est créée en 2005, sous la présidence de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.

Ses agents patrouillent dans les rues et procèdent à l’arrestation des femmes qui contreviennent à la loi du port du hidjab.

Beaucoup de militants n’avaient pas cru à la suppression de la police des mœurs. La suite des événements leur a donné raison. Et leur détermination reste intacte.. DESSIN D’ALEX PARU DANS “LA LIBERTÉ”, FRIBOURG.
Beaucoup de militants n’avaient pas cru à la suppression de la police des mœurs. La suite des événements leur a donné raison. Et leur détermination reste intacte.. DESSIN D’ALEX PARU DANS “LA LIBERTÉ”, FRIBOURG.

En décembre 2022, le procureur général de l’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, annonce que la police des mœurs est abolie.

Une affirmation remise en cause par les observateurs, qui ne croient pas à cette dissolution mais plus à une manœuvre du régime pour distraire les manifestants, rapportait à l’époque le magazine américain Time. Certains militants regrettant que des activistes lui donnent du crédit.

Ces inquiétudes étaient fondées. En juillet, le régime a annoncé le retour de la police des mœurs dans les rues. Et avec elle, la peur des Iraniennes de se faire arrêter à cause de leur tenue, rapporte le média financé par le Congrès américain Radio Free Europe/Radio Liberty.

“Presque immédiatement” après l’annonce de cette restauration, des manifestations éclatent dans la ville de Rasht.

Beaucoup d’Iraniennes défient les Gasht-e Ershad en s’affichant sur les réseaux sociaux la tête découverte. Cette opposition au port du hidjab s’inscrit dans une contestation globale de la République islamique.

“[La police des mœurs] est une source de stress, elle occupe nos pensées et celles de nos familles. Quand on veut sortir, on risque à tout moment de tomber sur une patrouille prête à nous arrêter.”

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