Ce que la répression de la soirée “presque nu” dit de la surveillance des mœurs en Russie

Depuis le 21 décembre 2023, jour où éclata le plus gros scandale mondain de l’année finissante en Russie, l’actualité ne faiblit pas sur le sujet. Cette nuit-là, la célèbre blogueuse Anastasia Ivleeva avait organisé au club moscovite Moutabor une soirée privée avec pour dress code “Almost naked” (“Presque nu”).

Depuis le 21 décembre 2023, jour où éclata le plus gros scandale mondain de l’année finissante en Russie, l’actualité ne faiblit pas sur le sujet. Cette nuit-là, la célèbre blogueuse Anastassia Ivleeva avait organisé au club moscovite Moutabor une soirée privée avec pour dress code en train de “mourir” sur le front ukrainien, et l’affaire a eu un écho retentissant dans la société.

La justice, quant à elle, a assimilé le thème de la soirée à de la propagande LGBT. Les concerts de fin d’année des artistes incriminés ont été déprogrammés des salles et chaînes de télévision, le club Moutobar fermé pour quatre-vingt-dix jours. L’un des participants, le rappeur Vacio, qui ne portait lors de la soirée qu’une chaussette recouvrant son pénis, a été condamné à quinze jours de prison ; et Anastassia Ivleeva à 100 000 roubles (1 000 euros) d’amende, pour l’heure – son procès est actuellement en cours.

Tout est bon pour “expier sa faute”

Aujourd’hui les médias et les politiques ne mentionnent plus l’événement du 21 décembre que sous le nom de “soirée nue”, escamotant le “presque” du code vestimentaire, qui n’atténue aucunement à leurs yeux la provocation qu’ont constituée, pour eux, ces bacchanales en pleine guerre. Les fêtards, considérés comme des traîtres, paient cher leur écart dans un climat moral et sociétal devenu ces derniers temps très conservateur, et ne savent plus quoi faire pour laver cette “tache”.

“Nous avons quotidiennement connaissance de lettres de repentance des participants à la ‘soirée nue’, ou des moyens qu’ils mettent en œuvre pour expier leur faute – transferts d’argent aux victimes des attaques sur Belgorod, séjour dans la zone de conflit ukrainienne, dons à l’Église. On n’est pas loin de l’engagement volontaire dans l’armée”, écrit le quotidien Nezavissimaïa Gazeta dans son éditorial du 12 janvier.

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