Pyrénées-Atlantiques: d'anciens élèves d'un institut catholique portent plainte pour violences physiques et sexuelles

D'anciens élèves de l'institut catholique Notre-Dame de Bétharram, situé dans la commune de Lesterelle Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, ont déposé plainte pour des faits de violences physiques et/ou sexuelles, a appris BFMTV de source judiciaire, confirmant une information de La République des Pyrénées.

Le parquet de Pau confirme avoir reçu jeudi 1er février une plainte pour des faits de violences physiques et sexuelles. "Il s’agit d’une transmission contenant plusieurs attestations rédigées par les plaignants", indique le parquet à BFMTV.

Dans un message publié sur Facebook, un plaignant dit sa "fierté" d'avoir "déposé 20 plaintes et témoignages auprès du procureur de la République de Pau pour plusieurs victimes d'abus sexuels". La République des Pyrénées évoque elle aussi 20 plaintes déposées pour violences, agressions sexuelles et/ou viols pour des faits supposés survenus dans les années 1970 et 1990.

"Les 20 victimes sont la partie immergée de l'iceberg car beaucoup de victimes restent dans l'ombre", affirme encore le plaignant.

"Ça vous terrorisait"

Plusieurs anciens élèves de cet établissement religieux, allant de l'école primaire au lycée, se sont confiés à BFMTV.

"C'était un religieux qui a abusé de moi sexuellement à de nombreuses reprises", se souvient avec émotion Éric Veyron.

"Il passait avec sa lampe et je vous assure que ça vous terrorisait. Quand vous voyiez la lampe s'allumer, la première chose que vous pensiez c'était: 'pourvu que ça ne soit pas moi'", assure-t-il.

Pour Florent Salvarelli, un autre ancien élève, ses souvenirs au sein de l'établissement sont d'abord marqués par les brimades physiques et les humiliations. "Des bons (souvenirs), il n'y en a pas, quand tu ne manges pas à ta faim, que tu te douches à l'eau froide, quand tu prends des tannées (coups, NDLR) ou que tu finis sur le perron pendant une heure en plein hiver parce que tu as chuchoté", accuse-t-il.

"Coups et humiliations"

Parmi les personnes mises en cause, on compte un ancien directeur du collège. L'homme en question est prêtre et avait déjà été mis en examen pour viol en 1998. Il s'est suicidé deux ans plus tard, en 2000, après une convocation de la justice pour une nouvelle plainte.

Outre ce prêtre, des laïcs sont également soupçonnés d'avoir commis des violences, selon de nombreux témoignages recueillis.

"Toute l'équipe éducative procédait à des coups et à des humiliations, y compris parfois les enseignants", affirme un autre ex-élève, Alain Esquerre.

L'institut se dit désormais vigilant

Contacté par BFMTV, l'établissement assure avoir agi pour que de tels événements ne se reproduisent plus.

"Je ne peux qu'être plein de compassion pour ces personnes et leur vécu d'il y a 35 ans", soutient la direction. "Cependant, notre structure est actuellement dans une autre dynamique avec un accompagnement et le respect de la personne au cœur du projet", appuie-t-elle.

Parmi les faits dénoncés, il est possible que certains ne soient pas encore prescrits. Une enquête des chefs de violence, viol et agression sexuelle aggravée a été ouverte par le parquet de Pau.

Article original publié sur BFMTV.com