PSG-Real Sociedad: y a-t-il vraiment un avantage à jouer le match retour à domicile?

Presque une habitude. Pour la troisième année consécutive, le Paris Saint-Germain va débuter la phase à élimination directe de Ligue des champions par une rencontre au Parc des Princes. En finissant deuxième de son groupe, le club de la capitale a encore laissé échapper le statut de tête de série pour le tirage au sort des huitièmes de finale.

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Cela va contraindre le groupe de Luis Enrique à voyager à Anoeta pour le match retour contre la Real Sociedad, le 5 mars, après avoir accueilli les Basques ce mercredi dans son antre parisien. Quel que soit le résultat de la première manche en France, les partenaires de Kylian Mbappé devront donc assurer leur qualification devant le public basque. Un désavantage? D'après les statistiques d'Opta, c'est très léger.

Depuis la saison 1999-2000, 54,7% des équipes qui ont joué à domicile en match retour de phase à élimination directe de Ligue des champions ou de Ligue Europa (play-offs, huitièmes, quarts, demi-finales) se sont qualifiées. Une majorité, donc, mais assez fragile.

La fin de la règle du but à l'extérieur, un début de changement?

Avant 2021, les matchs aller-retour se disputaient avec la règle du plus grand nombre de buts à l'extérieur. À sa suppression, l'UEFA se justifiait par "une nette tendance marquée par une réduction continue de l’écart entre le nombre de victoires à domicile et de celui de victoires à l'extérieur (de 61%/19% à 47%/30%)".

Qu'en est-il maintenant avec la fin de la règle du but à l'extérieur? Depuis la première saison européenne post-révolution, en 2021-2022, le taux de qualification des équipes de C1 et de C3 qui recevaient au retour s'établit à 46,5%, soit une nette baisse par rapport à la tendance des vingt dernières années (55,1% de qualification des équipes recevant au retour jusqu'en 2001).

Il est toutefois encore délicat d'affirmer qu'il s'agit d'un effet direct de la fin de la règle du but à l'extérieur, compte tenu de la faiblesse de l'échantillon (seules 71 confrontations ont eu lieu depuis le changement). Mais les premières tendance pointent vers une plus grande égalité des chances.

Tout redevient (un peu) plus aléatoire à partir des quarts

Un dernier élément est à prendre en compte au moment de regarder l'importance (ou non) de recevoir lors du match retour d'un duel à élimination directe: les modalités du tirage. Et pour cause, lors des huitièmes de finale de Ligue des champions, les premiers de la phase de groupes affrontent un deuxième de poules et reçoivent automatiquement lors du second match. En théorie, les équipes qui reçoivent au retour sont donc favorites, non pas juste parce que la deuxième manche se joue chez elle mais parce qu'elles ont été plus performantes lors de la phase de poule.

Il est donc intéressant de se pencher sur le taux de réussite des équipes recevant au retour à partir des quarts de Ligue des champions, où l'ordre des matchs est décidé aléatoirement lors du tirage au sort. Et là aussi, le constat est implacable.

Si 53,3% des équipes jouant à domicile lors du match retour se sont qualifiées en Ligue des champions depuis la saison 2003-2004 et l'apparition des huitièmes de finale, ce pourcentage chute quand on retire les résultats de ce premier tour à élimination directe. Seuls 50,7% des clubs évoluant devant leur public pour le duel couperet à partir des quarts de finale se sont qualifiés pour le tour suivant en Ligue des champions. Conclusion: dès que le tirage devient intégral et que l'identité du club recevant au retour est décidée par le plus complet des hasards, l'avantage statistique d'accueillir le match retour disparaît quasi totalement.

Pour les Parisiens, la feuille de route est claire: les statistiques montrent que la Real Sociedad part avec un petit avantage, mais pas assez marqué pour qu'il puisse servir d'excuse en cas de contre-performance.

Article original publié sur RMC Sport