PSG-Barça: la "remontada" était-elle finalement une malédiction pour le Barça?

Lorsqu'on lui parle de la remontada, Luis Enrique n'est nullement émerveillé. Il était pourtant aux commandes de ce FC Barcelone qui a collé l'extraordinaire 6-1 au Paris Saint-Germain en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions 2017, trois semaines après le surprenant 4-0 parisien. Sauf que "non", ce match n'est pas son meilleur souvenir d'entraîneur. "Ça n'a servi à rien. cette remontada ne nous a pas permis de remporter une nouvelle Ligue des champions", a-t-il déploré en conférence de presse en mars, rappelant que la Juventus avait sorti le club catalan au tour suivant. Peut-être est-ce de la retenue liée au fait qu'il est désormais dans l'autre camp? Mais peut-être aussi que ce commentaire traduit une réalité difficile à accepter pour le Barça.

Sept ans se sont écoulés depuis ce moment d'histoire. Les chemins des deux clubs se sont de nouveau croisés en 2021 et le PSG en a profité pour prendre une revanche. Le club de la capitale s'était imposé 4-1 au Camp Nou en huitièmes de finale de la C1, avant de valider sa qualification par un nul 1-1 au Parc des Princes. Un résultat qui a acté que le Barça était dans une phase de déclassement, dont les origines remontent en partie à cette fameuse remontée.

Du départ de Neymar aux millions gâchés

Comme l'explique La Vanguardia, c'est au terme de cette soirée, en voyant que les projecteurs étaient focalisés sur Lionel Messi, que Neymar, en quête de lumière, a acquis la conviction qu'il devait quitter le Barça. Le transfert inattendu de l'attaquant brésilien vers le PSG, lors du mercato estival qui a suivi, s'est donc indirectement joué à ce moment-là.

Bien qu'il ait rapporté 222 millions d'euros avec le paiement de la clause libératoire, ce transfert n'avait pas été anticipé. En catastrophe, le Barça s'était jeté sur Ousmane Dembélé pour 105 millions d'euros (+40 en bonus). Au mercato d'hiver, Philippe Coutinho avait lui aussi débarqué pour 120+40 millions d'euros. Parce que l'ailier français a été trop souvent blessé et inefficace, tandis que le milieu offensif brésilien n'a presque jamais été dans le coup, le club n'a cessé de vouloir se renforcer dans le secteur offensif, que ce soit avec Malcom (41 millions d'euros) ou Antoine Griezmann (120 millions d'euros). Deux autres échecs. De quoi largement contribuer, avec les autres opérations sur le marché, le salaire colossal de Lionel Messi et la crise sanitaire, aux difficultés financières que le Barça continue de subir.

"La remondada? On avance"

Ces errances économico-sportives ont fini par faire déjouer le Barça sur la scène européenne. En 2018, le Barça subit lui-même une rimonta contre l'AS Rome en quarts de finale. En 2020, c'est l'affront du 8-2 contre le Bayern Munich en pleine pandémie. 2022 et 2023? Le club est contraint de jouer la Ligue Europa, sans être capable de la remporter.

Reste que le tableau depuis l'année de la remontada est loin d'être tout noir. En dépit des problèmes en coulisses, l'équipe a su remporter trois fois le championnat (2018, 2019, 2023), deux fois la Coupe du Roi (2018, 2021) et deux fois la Supercoupe d'Espagne (2018, 2023). "La remondada? On avance, il ne faut pas rester là-dessus", a finalement résumé Rafael Yuste, vice-président du Barça, au micro de RMC Sport.

Article original publié sur RMC Sport