PSG-Barça: comment Koundé et la défense catalane ont éteint Mbappé

Le doublé de Raphinha, la passe magique de Pedri ou le but de la victoire d’Andreas Christensen lui ont un peu volé la vedette. Mais Jules Koundé (25 ans) est, ce jeudi, unanimement encensé en Espagne pour sa prestation magistrale lors de PSG-Barça (2-3) en quart de finale de la Lieu des champions. Certains lui prédisaient l’enfer face à Kylian Mbappé, son partenaire en équipe de France, à un poste d’arrière droit qui n’est normalement pas le sien même s’il y a ses habitudes. Il est finalement sorti vainqueur de ce duel, réduisant presque à néant l’apport du champion du monde sur les attaques parisiennes (1 tir, 1/5 dribble réussi, 13 ballons perdus).

"Irréprochable", "imbattable", "énorme"

Avant le match, l’ancien Bordelais avait expliqué ne pas savoir ce qu’il "fallait faire" face à ce joueur "différent". Il a trouvé la solution mercredi avec l’aide de Lamine Yamal dans son couloir mais aussi de Ronald Araujo, aligné dans l’axe droit de la charnière, et des milieux comme Sergi Roberto. Selon Xavi, c’est d’ailleurs la coordination et l’implication collective du Barça qui a éteint Mbappé.

"Nous avons arrêté le PSG, pas seulement Mbappé", explique l’entraîneur catalan. "Araujo et Koundé ont été très attentifs à ses démarquages car c'est là qu'il fait la différence. Et les joueurs ont été très solidaires."

Koundé, lui, s’est montré très humble sur sa prestation, dans un quasi copier-coller de ses propos d’avant-match. "On a essayé de faire ce que l’on a pu", a-t-il confié. "C’est un joueur qui fait des différences. C’est très difficile de défendre sur lui. Il va très vite. Je pense qu’aujourd’hui, on l’a plutôt pas mal contenu." Il a tout de même perdu son duel contre Mbappé sur l'action à l'origine de l'égalisation d'Ousmane Dembélé (48e).

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La presse espagnole s’est finalement chargée de lui tresser des lauriers. Derrière le héros du match, Raphinha, Koundé reçoit systématiquement la meilleure note du match, souvent partagée avec le jeune et bluffant Pau Cubarsi (17 ans). "Enorme Koundé", lance Marca, quand As y a vu l’un des "meilleurs matchs" de l’international français (26 sélections) depuis son arrivée au Barça en 2022. "A ce niveau, le défenseur aurait intérêt à s'imposer comme arrière droit, car il a le potentiel pour devenir l'un des meilleurs au monde", insiste le journal madrilène. Même concert d’éloges en Catalogne où Sport l’a vu "imbattable" dans son marquage sur Mbappé, et malgré le danger apporté en plus par Nuno Mendes. Il a même été "irréprochable", pour Mundo Deportivo.

Vu de Paris, Marquinhos estime que la mauvaise prestation de Mbappé est la résultante d'un collectif malmené. "S’il a été moins précis ce soir, c’est peut-être parce que le ballon n’est pas arrivé au bon moment, au bon timing", a expliqué le capitaine parisien, nouveau recordman de matchs joués avec le PSG.

Pour l’After Foot, la performance sans éclat du "crack de Bondy" est avant tout liée à ses relations dégradées avec Luis Enrique et son positionnement. Pour Daniel Riolo, le "contexte psychologique" pèse beaucoup sur l’attaquant parisien depuis l’annonce au club de son choix de partir en fin de saison. Depuis, l'entraîneur parisien ne l’épargne pas dans sa communication et ses choix sportifs en réduisant considérablement son temps de jeu dans les matchs qui comptent moins. Il l’aligne en revanche toujours pour les grosses affiches à des postes qui varient entre l’axe et l’aile gauche.

"Il y a eu ce changement de stratégie où tu lui mets des mines dans la presse, tu commences à le sortir quand il n’est pas bon", abonde Jérôme Rothen. "Ce n’est pas grave mais tu (Luis Enrique) ne l’as pas fait avant, pourquoi tu le fais maintenant? Pendant des mois, il l'a mis comme numéro 9, maintenant son rôle, c’est côté gauche. Comme il ne peut plus saquer son entraîneur, il se referme, baisse la tête, joue pour sa gueule et en fait un peu moins." Malgré ce match sans, "le miracle ne passera que par lui au retour", prévient Daniel Riolo. A moins que Jules Koundé n’ait conservé la clé pour le contrer.

Article original publié sur RMC Sport