Le PS derrière le député LFI Bex, pour contrer un proche de Ciotti

Christophe Bex (G), député sortant et candidat NFP aux législatives, en campagne sur un marché local à Carbonne en Haute-Garonne, le 4 juillet 2024 (Matthieu RONDEL)
Christophe Bex (G), député sortant et candidat NFP aux législatives, en campagne sur un marché local à Carbonne en Haute-Garonne, le 4 juillet 2024 (Matthieu RONDEL)

Devancé de sept points au 1er tour par un candidat LR soutenu par le RN Gaëtan Inard, le député sortant LFI Christophe Bex "fait front contre le front" dans la 7e circonscription de Haute-Garonne, avec l'aide des socialistes locaux.

Jeudi sur le marché de Carbonne, bourg de 6.000 habitants à 40 minutes de Toulouse, le premier fédéral PS de Haute-Garonne, le président du Conseil départemental, le maire et un ancien sénateur arpentent les allées, tracts "Votez Bex" à la main, en compagnie des militants insoumis.

"A l'Assemblée nationale, face à des textes pour améliorer la vie des gens, communistes, socialistes, verts, insoumis, nous sommes d'accord", martèle Christophe Bex, un proche de François Ruffin.

Sébastien Vincini, secrétaire national du PS et président du Conseil départemental, abonde: "Avec Bex, je ne sais pas ce qui nous différencie, on partage une vraie idée de justice sociale, et la France périphérique, il la connaît".

Le soutien d'élus et militants socialistes à un candidat LFI est loin d'être automatique. "L'adversité nous unit. Il y a eu un sursaut il y a trois semaines", résume M. Vincini, parlant de la création du Nouveau Front populaire.

Le Volvestre, région rurale qui englobe Carbonne, c'est "un revenu agricole médian de 5.000 euros par an en 2023", fait-il remarquer, "une précarité grandissante".

A quelques pas de là, Gaëtan Inard, 28 ans, parcourt le marché ombragé par des platanes centenaires, au milieu d'une quinzaine de militants LR et RN, en distribuant les tracts de campagne "Bardella Premier ministre". Dans cette circonscription rurale, il a pour suppléant le responsable départemental du syndicat agricole FNSEA.

Au 1er tour, cet attaché parlementaire d'Eric Ciotti a créé la surprise en virant en tête avec 40,37% des voix, devant le député sortant LFI (33,17%) et la candidate Renaissance Elisabeth Toutut-Picard (24,81%), qui s'est retirée du second tour.

Encarté chez LR depuis ses 16 ans, Gaëtan Inard défend l'alliance électorale Ciotti-Bardella. "La division, estime-t-il, elle avait du sens du temps du FN. Le RN a fait sa mue, son programme sur l'immigration, c'est celui du RPR des années 1980".

Selon lui, "si les cadres ne sont pas forcément d'accord, la base l'est".

Près des halles en briques, une jeune femme se dit "déçue par les gouvernement successifs". Dimanche, "il se pourrait" qu'elle vote pour le candidat LR/RN, conseiller municipal du village voisin de Carbonne.

"Il ne faut pas que la 7e tombe dans les mains du RN", lance pour sa part Jean Pomet, encarté au PS depuis 40 ans, "c'est celle de Lionel Jospin et de Vincent Auriol", rappelle-t-il.

"Remonter 5.000 voix, ça va être difficile", grimace le député sortant. "Mais c'est possible, enchaîne-t-il, il y a un élan, une dynamique. Des gens qui n'ont jamais milité viennent faire du porte-à-porte".

ap/skh/sla