"Son programme et le mien, c'est pas la même chose!": Macron répond à ceux qui le comparent à Le Pen

Des tracts pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2022. - Nicolas TUCAT / AFP
Des tracts pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2022. - Nicolas TUCAT / AFP

"Ce qui me met en colère, c'est les gens qui disent 'ça se vaut'". Interviewé par Quotidien en marge de son déplacement à Marseille samedi, Emmanuel Macron a eu un mot pour ceux qui le mettent dos-à-dos avec la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen.

"Quand on doit choisir, on doit regarder la nature des projets. Et là, ce qui me met en colère, carrément, c'est les gens qui disent 'ça se vaut'", s'est exclamé le président-candidat. "Pardon, mais c'est pas la même chose, le programme de Madame Le Pen et le mien. L'extrême droite et ce que je défends, c'est pas la même chose!", a-t-il répété à Quotidien, dans une interview publiée en intégralité sur la page Facebook de l'émission de TMC.

"Si les Français me font confiance le 24 avril, je sais très bien qu'il y a une partie des gens qui ont voté pour moi qui l’auront fait pour faire barrage au Front national...Et donc ça ne veut pas dire qu’ils me font un chèque en blanc et qu’ils soutiennent et trouvent formidable chaque point de mon programme", a-t-il ajouté.

Aux abstentionnistes

Aux fatigués de ce deuxième tour-match retour et à ceux qui ne se remettent pas de la défaite de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a tenu à rappeler les règles du jeu: "Quand on regarde les choses, ce qu'on représente entre Marine Le Pen et moi-même, c'est plus de la moitié de ceux qui se sont exprimés. Je dis juste que c'est ça, la démocratie. Je ne suis pas à l'aise, pour ne pas dire, je ne suis pas d'accord, avec ceux qui disent 'puisque c'est ça, je ne participe plus'".

"J'ai vu qu'il y a des gens qui s'interrogeaient!", ajoute-t-il, "je comprends très bien, mais ça a toujours existé qu'on vote au deuxième tour pour quelqu'un qui n'est pas forcément celui ou celle auquel on a adhéré!"

Au lendemain de cette interview, la consultation de 215.292 soutiens du candidat insoumis publiait ses résultats: 66% des inscrits ont annoncé qu'ils ne voteraient pas Macron face à Le Pen.

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À ceux qui l'accusent de banaliser l'extrême droite

La faute à qui si Le Pen est élue? "Aux Françaises et aux Français", répond celui qui ne veut pas entendre qu'il aurait renforcé le vote d'extrême droite.

"Allez plutôt chercher chez ceux qui ont parlé pendant des mois et des mois du 'grand remplacement' et tout le toutim. Ce n'est pas chez moi que vous avez entendu ces mots et que vous avez entendu ces idées-là", se défend le président sortant.

Sur son interview donnée à Valeurs actuelles le 31 octobre, quelques jours après l’attaque islamophobe de la mosquée de Bayonne, le chef de l' État en campagne répond à ceux qui l'accusent de banaliser l'extrême droite et ses relais: "Je ne choisis pas mes journalistes, je parle à tout le monde. Ce ne sont pas des journalistes qui pensent comme moi. Ils ont fait toutes leurs unes contre moi. Un responsable politique, c’est son devoir", s'est justifié Macron en taclant au passage son adversaire.

"Ça ne veut pas dire qu’on sert la soupe aux idées que le journaliste défend. Ça veut dire que, moi, je suis allé me battre partout (...) Être un démocrate, c’est ça. L’une des différences fondamentales entre Mme Le Pen et moi, c’est ça! Moi je ne fais pas le tri!", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com