La planification familiale en Indonésie “menace” les traditions balinaises

“Deux enfants, ça suffit.” Tel était le slogan lancé dans les années 1970 par le président Suharto pour encourager la population à limiter les naissances. En Indonésie, l’indice de fécondité était à l’époque de quatre enfants par femme en âge de procréer. Malgré la dictature, ce programme de planning familial n’était pas coercitif. Et bien que l’Indonésie soit la plus grande nation musulmane du monde, le gouvernement de l’époque a réussi à faire adopter la contraception par l’ensemble de la population.

En 2022, alors que l’indice national est tombé à 2,15, le slogan a été changé : “Deux enfants, c’est sain.” Une manière de lutter contre la malnutrition infantile et d’encourager l’allaitement maternel pendant au moins deux ans.

“Mais le 21 février 2023, le gouverneur de Bali, I Wayan Koster, a lancé une nouvelle devise : ‘Quatre enfants, c’est bon pour la culture balinaise’”, rapporte la plateforme médiatique Forum Keadilan. Selon l’Agence nationale de statistiques, l’indice de fécondité à Bali est de seulement 1,9 enfant par femme, soit le plus bas de tout l’archipel. Un niveau inférieur au seuil de renouvellement des générations.

“Ne pas se soumettre au programme national”

“Il y a des noms balinais qui se perdent”, remarque le site. En effet, les Balinais ont pour coutume de nommer leurs enfants, filles ou garçons, selon l’ordre de naissance : Wayan, Gede ou Putu pour le premier, Made ou Kadek pour le deuxième, Nyoman ou Komang pour le troisième et Ketut pour le quatrième. Le gouverneur alerte :

“Aujourd’hui, regardez les noms des nouveaux écoliers inscrits en primaire. Combien y a-t-il de Nyoman ? Combien de Ketut ? C’est devenu très rare. En n’ayant que deux enfants, vous perdez cet élément culturel.”

I Wayan Koster explique que, avant l’introduction du programme de planification familiale à Bali, la natalité chez les autochtones – souvent appelés “Krama Bali” – était comparable à celle du reste du pays. “Mais le programme a très bien réussi ici, parce que les Balinais sont des gens qui ont de la dévotion et qui ont appris à respecter les mesures gouvernementales.”

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