Philibert Humm remporte le prix Interallié

Philibert Humm remporte le prix Interallié pour « Roman fleuve. »  - Credit:DR
Philibert Humm remporte le prix Interallié pour « Roman fleuve. » - Credit:DR

Tout commence sur les quais de Seine par deux observations (loquaces) et une question (pointue) : « Toute cette eau, quand même… Où va-t-elle ? Sans doute à la mer. » « Aventurier professionnel » depuis peu, Philibert Humm, la presque trentaine, pilier de bistrot et de biblio, décide de tenter l'affaire. À la manière impayable de Jerome K. Jerome sur la Tamise en 1889 (Trois Hommes dans un bateau – sans oublier le chien) ; à bord d'un canot nommé « Bateau » qui aurait appartenu à « Véronique Sanson la chanteuse » ; et avec ses camarades Adrian (Samuel) dit « l'écopier », précédemment recalé au concours de Normale Sup, car il s'est trompé de jour et Waquet (François) allias « le major », « fluent » en latin et grec ancien mais voyageant « aussi mal que le maroilles » ; Humm ira « à la mer à la rame ».

De Paris à Honfleur, les trois intellos d'eau douce rament, écopent, ont peu de conversations existentielles et voguent de non-événements (perte du sandwich rosette-beurre, oubli de l'ancre au large de la Défense, chavirement mou à Mantes-la-Jolie) en citations du feu grand-père (« la Seine zigzague après Paris, car elle est saoule d'avoir traversé la capitale ») ou de l'« oncle Agathe » – à qui est dédié le livre. Dans cette Odyssée balsamique économe en rebondissements – parce qu'« il convient de ménager le lecteur. Sans quoi celui-ci s'essouffle, perd haleine, suffoque et meurt parfois » – mais pas en gaudrioles, Humm joue les Ulysse puceaux et sous sédatif [...] Lire la suite