Yahoo Actualités Patrick Pelloux: Roselyne Bachelot avait été mise au courant d'"humiliations" mais pas de "violences sexuelles"
"Enfin", s'est exclamée ce lundi 15 avril sur BFMTV Roselyne Bachelot. L'ancienne ministre de la Santé s'est réjouie de la libération de la parole dans le monde hospitalier depuis les accusations de l'infectiologue Karine Lacombe dans Paris Match sur les agissements de Patrick Pelloux, qualifié d'urgentiste "prédateur" sexuel - ce qu'il réfute.
"Merci à Anne Jouan (journaliste de Paris Match, NDLR), merci à Karine Lacombe de lever une omerta terrible sur les violences sexuelles qui sont systémiques", a lancé sur notre antenne celle qui a "exfiltré" le médiatique urgentiste de l'hôpital Saint-Antoine en 2008.
De nombreux témoignages
À l'époque locataire du ministère de la Santé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot avait été mise au courant "d'un management déficient, anormal, harcelant, humiliant" aux urgences de l'établissement, mais "pas d’accusations de violences sexuelles".
"Des femmes le signalent, la directrice le signale: je dois protéger ces femmes et permettre le fonctionnement du service d’urgence", s'est-elle souvenue. Et de poursuivre:
"Les aides soignantes disent qu’elles ne veulent plus travailler dans ce contexte qui a été créé par Patrick Pelloux."
C'est pourquoi il sera muté contre sa volonté à l'hôpital Necker, au Samu de Paris. Roselyne Bachelot a ajouté qu'elle ne pouvait pas faire de signalement à la justice sans accusation directe de harcèlement sexuel.
L'ancienne ministre s'est alors félicitée de la multiplication des témoignages depuis celui de Karine Lacombe, notamment sous le hashtag #Metoohopital.
D'après une enquête en 2021 de l'Association nationale des étudiants en médecine (Anemf), 38,4% des étudiantes en médecine disaient avoir subi du harcèlement sexuel pendant leurs stages hospitaliers, 49,7% des "remarques sexistes", et 5,2% des "gestes déplacés", entre mains aux fesses, attouchements et autres "gestes sexuels".
