Le parti progressiste au pouvoir en Serbie revendique une victoire "pure et convaincante" aux élections municipales

Les populistes au pouvoir en Serbie ont proclamé leur victoire lors d'élections municipales tendues dans des dizaines de villes, y compris un nouveau scrutin dans la capitale Belgrade, alors que l'opposition a dénoncé d'importantes irrégularités.

Cette victoire consoliderait l'emprise du parti de droite au pouvoir dans ce pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne.

Le Premier ministre et chef du Parti progressiste serbe au pouvoir, Miloš Vučević, a déclaré aux journalistes que le parti avait balayé le tableau, remportant toutes les municipalités à l'exception de quatre.

"Du nord au sud, de Subotica à Nis, d'Uzice à l'est, partout où des élections ont eu lieu, notre liste 'Aleksandar Vučić - Serbie Demain' est une victoire pure et convaincante. Je félicite tous les citoyens", a-t-il déclaré aux journalistes.

Le président Aleksandar Vučić, que les critiques accusent d'être de plus en plus autoritaire, a déclaré que son parti avait remporté la majorité à l'Assemblée de la ville de Belgrade, revendiquant très probablement 63 des 110 sièges de la législature.

"Nous devrons préserver notre pays, préserver la paix, mais aussi notre liberté. D'un autre côté, je vous demande de tendre la main à vos adversaires politiques", a-t-il déclaré.

Mais les politiciens de l'opposition affirment que les élections ont été entachées d'irrégularités majeures.

Des échauffourées ont été signalées dans un complexe de foire de Novi Sad lorsque des membres de l'opposition ont tenté d'entrer dans la salle remplie de militants du SNS et que la police est intervenue pour les en empêcher. La chaîne de télévision régionale N1 a rapporté que des militants du parti au pouvoir ont ensuite sorti des boîtes au contenu non identifié par une sortie dérobée.

Les responsables de l'opposition ont également affirmé que des "centres d'appel" illicites avaient été mis en place dans certains endroits pour contacter les partisans et les inciter à se rendre aux urnes.

L'existence d'un tel centre a été signalée dimanche dans une salle de sport de Belgrade, tandis que dans un quartier du centre-ville, des militants de l'opposition ont tenté d'entrer dans un restaurant où, selon eux, les militants du parti au pouvoir étaient installés.

" Une fois de plus, nous avons eu droit à la domination absolue d'Aleksandar Vučić et du Parti progressiste serbe dans les médias. Cette campagne a été marquée par l'abus des médias, les fake news, les discours de haine, et dans le contexte de la résolution de l'ONU sur le génocide de Srebrenica, les participants aux élections locales ont été qualifiés de traîtres et de mercenaires étrangers ", a déclaré Radomir Lazović, l'un des dirigeants de la coalition d'opposition " Je choisis de me battre ".

Mais le parti au pouvoir, le SNS, a déclaré que les activités de ses militants étaient conformes à la loi.

En décembre, l'opposition et des observateurs étrangers ont accusé les populistes au pouvoir de faire venir par bus des électeurs d'autres régions de Serbie et de la Bosnie voisine, ce qu'ils ont démenti. Des rapports similaires ont été publiés par les partisans de l'opposition sur les médias sociaux dimanche.

Les populistes se sont présentés comme la seule force politique capable de diriger le pays et d'en assurer la sécurité en cette période de troubles mondiaux.

Vučić cherche officiellement à faire adhérer sa nation troublée à l'Union européenne, mais s'est régulièrement éloigné des valeurs démocratiques pro-UE tout en entretenant des liens étroits avec la Russie et la Chine. Les populistes se sont présentés comme la seule force politique capable de diriger le pays et d'en assurer la sécurité en cette période de troubles mondiaux.

Les groupes d'opposition pro-occidentaux ont accusé Vučić de liens avec le crime organisé, de corruption endémique et de répression de la démocratie. Mais une large alliance qui était à l'origine des grandes manifestations de rue antigouvernementales de l'année dernière s'est scindée et s'est retournée les uns contre les autres, alimentant l'apathie parmi les 6,5 millions d'électeurs de Serbie.

Les résultats officiels devraient être publiés lundi.