Les Parisiens devenus fous de donuts américains
Qu’est-ce qui provoque une file d’attente de 500 personnes à l’aube, un matin d’hiver, dans le centre de Paris ? “Un donut américain, répond The New York Times. Un donut Krispy Kreme, encore tout chaud sous son glaçage, pour être exact.”
Le 6 décembre, ils étaient donc des dizaines à camper devant la porte d’entrée de la chaîne américaine de vente de beignets. La raison : l’ouverture du premier magasin dans l’Hexagone, raconte le grand quotidien américain. Un événement.
Pourtant, derrière les vitres, “une spécialité aux antipodes des pâtisseries françaises” : on y voit “un alignement de beignets acheminés par tapis roulant jusqu’à une cascade de glaçage”.
L’arrivée de Krispy Kreme en France, écrit le New York Times, “n’est que le dernier avatar d’une invasion entamée il y a des dizaines d’années par les chaînes de fast-food américaines dans la patrie des chefs Michelin et des repas interminables”.
Le poulet frit de Popeye’s ou le concurrent de MacDonald, Wendy’s, projettent l’ouverture de centaines de nouveaux magasins. Burger King, KFC, Starbucks, ou encore Domino’s Pizza sont déjà présents.
Paris est certes la capitale mondiale de la gastronomie, elle représente aussi l’un des plus grands marchés d’Europe pour les grandes chaînes américaines de restauration rapide.
Parmi les plus jeunes, les habitudes de consommation évoluent. Les responsables de Krispy Kreme les appellent la “génération Netflix”.
Mais, pour expliquer leur envie de donuts au New York Times, les clients citent aussi Les Simpsons, les séries policières américaines ou l’influenceuse de téléréalité Kylie Kenner croquant des beignets sur TikTok.
Tout n’est cependant pas un copier-coller des États-Unis, décrit le journal. “Des parfums inédits ont été créés pour séduire les palais français : le goût du fruit frais est plus présent dans le beignet à la pomme et le glaçage à la fraise contient moins de sucre.”
L’affaire est en tout cas bonne pour les sociétés américaines de restauration rapide. Les cinq premières en France ont réalisé un chiffre d’affaires de 8,6 milliards d’euros en 2022. Et, conclut le New York Times, de l’avis général, il y a encore de l’argent à gagner.—