Paris-Nice: Gaudu veut enfin lancer sa saison

Qu’il semble loin ce début du mois de mars 2023 où David Gaudu parvenait à suivre Tadej Pogacar sur certaines des plus importantes difficultés de Paris-Nice, et au passage à éparpiller le danois Jonas Vingegaard pas encore à son meilleur niveau. Qu’elle semble loin cette arrivée sur la Promenade des Anglais à Nice, où le Breton pouvait tout sourire savourer un podium parmi les plus beaux de sa carrière, avec sur la photo finale à ses côtés, les deux derniers vainqueurs du Tour de France.

Car ce qui semblait annonciateur d’une très grande saison, et être le premier étage d’une fusée destinée à mettre Gaudu en orbite avec les plus grands sur le Tour de France, se révéla finalement être une symphonie inachevée. La suite? Une quatrième place sur le Tour du Pays Basque, des abandons sur l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, une lente agonie sur le Dauphiné, et finalement 9e du général du Tour de France, bien loin de l’objectif annoncé de podium.

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A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST

Depuis, David Gaudu n’a disputé que de très rares courses, sur lesquelles il n’a pas franchement pesé. La faute entre autres à des allergies récurrentes qui l’avaient handicapé dès le printemps 2023. Des allergies dues notamment à de l’asthme, de retour lors d’un stage de présaison en Espagne, et qui n’ont pas aidé le grimpeur de la Groupama-FDJ à retrouver la confiance après plusieurs mois sans disputer de course.

"C’était une période compliquée", avoue David Gaudu, "mais j’ai su passer à autre chose, je me suis installé définitivement dans le sud, et j’ai passé un bel hiver au soleil."

Malgré tout, 6e en début de saison de la Classic Var, et 18e de Gran Camino, bien loin de Vingegaard et de son jeune et talentueux coéquipier Lenny Martinez, Gaudu a notamment été victime d’une chute sur la reconnaissance du contre-la-montre de l’épreuve espagnole qui l’a un peu touché dans sa chair. "Je suis tombé à cause d’une rafale de vent et j’ai eu des plaies sur la main, le coude et les fesses donc ça n’était pas la meilleure entrée en matière. Il y a eu des hauts et des bas."

A quoi s'attendre ?

Alors quelques semaines après cet épisode, à quoi peut raisonnablement s’attendre le Breton sur ce 82e Paris-Nice? "On aurait voulu être à 100% sur toutes les courses pour performer, mais mon gros objectif c’est de réaliser une saison pleine", explique-t-il. "Je pensais sans faire de langue de bois être à un meilleur niveau sur Gran Camino, mais il y a eu la chute et ses séquelles. Là, sur Paris-Nice, il y a l’optique de monter en puissance au fur et à mesure des jours. On veut jouer le général, mais on ne se fixe pas d’objectif chiffré. Je vais courir comme un coureur de classement général mais on verra."

Et s’il sera moins entouré par des équipiers entièrement dévoués que l’an passé sur les routes de la Course au Soleil, David Gaudu aura quelques raisons malgré tout d’espérer titiller les premiers rôles avec de nombreuses étapes accidentées, celle du Mont Brouilly mercredi, avant un ultime week-end toujours très montagneux autour de Nice.

En attendant, son directeur sportif chez Groupama-FDJ, Benoît Vaugrenard, prévient qu’il peut tout se passer et qu’un coureur pas forcément favori peut aussi tirer son épingle du jeu. "C’est une course très dure qui arrive très tôt dans la saison. C’est une course particulière qui n’a rien à voir avec le Dauphiné ou un Tour de Suisse. Il se passe des choses tous les jours. C’est une classique tous les jours. La météo joue un grand rôle, donc il faut venir en mode guerrier. Il ne faut pas faire de plans sur la comète."

De là à ne pas voir David Gaudu jouer les tout premiers rôles, comme ce fut le cas l’an passé, il n’y a pas de souci, poursuit Benoît Vaugrenard. "Le niveau est tel que dès qu’on chute ou qu’on est malade, on prend tout de suite du retard, on galère la semaine qui suit à aller chez le médecin ou l’ostéo au lieu de se reposer, donc on n’arrive pas dans une condition optimale. Mais je ne suis pas inquiet pour David, d’autant qu’il y a plusieurs manières d’aller chercher le classement général. On peut aller le chercher en suivant ou en ayant une ouverture en échappée."

Quoi qu’il en soit, même en l’absence cette année de Pogacar et Vingegaard, il faudra compter avec un plateau de choix sur Paris-Nice. Gaudu sera aux prises avec Remco Evenepoel, qui dispute sa première course par étapes en France de sa carrière professionnelle, Primoz Roglic, vainqueur en 2022, Egan Bernal, lauréat en 2019, Brandon McNulty ou encore Matteo Jorgenson.

Article original publié sur RMC Sport