Pâtes aux crevettes, Kanté tricheur, plan de table... Dans les coulisses du quotidien des Bleus à l'Euro

C’est l’objet repère des joueurs. Le fameux paperboard avec le programme de la journée rédigé par Guy Stéphan. Installé près de la salle de restauration, il permet aux joueurs de l'équipe de France de connaître le programme précis concocté par le staff chaque jour pendant cet Euro 2024. Une journée type démarre par un lever assez tardif. La plupart du temps, le petit-déjeuner peut se prendre jusqu’à 10h. Les joueurs sont ensuite régulièrement pris en charge par le staff.

"Le matin, c’est salle de sport et massage", confiait cette semaine Jonathan Clauss en conférence de presse.

Sur les douze salles de réunion de l’hôtel, une salle est gérée par le staff médical pour les soins. Le staff en a dédié une autre au fitness pour des exercices de réveil musculaire, musculation et étirements. Afin de combattre le temps parfois long, certains n’hésitent pas à allonger les séances de musculation. Didier Deschamps fait du sport quasiment tous les jours avec notamment ses fameuses et interminables session de gainage.

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Comme en 2018, des entretiens individuels en veille de match

Le sélectionneur organise ses séances vidéo dans une autre salle spécialement aménagée. Les journées du technicien sont bien remplies. Il multiplie les discussions avec son staff pour affiner le contenu des séances. L’observation des matchs lui prend aussi beaucoup de temps.

En veille de match, Didier Deschamps procède à des entretiens individuels, pas forcément avec les titulaires du lendemain. Avant le match des Pays-Bas, il a par exemple fait une réunion avec 12 joueurs dont Kylian Mbappé. Le sélectionneur juge qu’avec une douzaine de joueurs l’attention est plus forte. Ses causeries sont courtes et collectives avec ceux qui débuteront le match. Le jour de la rencontre, Didier Deschamps programme sa séance vidéo sur l’adversaire juste avant de passer à table. 25 minutes maximum. Avant de monter dans le bus pour le stade, il en refait une d’une dizaine de minutes.

Les pâtes aux crevettes de Thuram, Clauss et Koundé en voisins de table

Le déjeuner est programmé soit à 12h30 soit à 13h. Présenté sous forme de buffet, le repas est concocté par Xavier Rousseau. Le chef étoilé, qui gère habituellement le restaurant l’Octave à la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, est totalement dédié aux Bleus. Il prépare différents réchauds avec des légumes, féculents, un poisson et une viande. Une partie entrée est aussi proposée avec des compositions de salades. Objectif: qu’il y ait tous les besoins nutritionnels - protéines, glucides et sucres lents.

C’est aussi lui qui s’occupe de l’atelier pâtes qui a toujours autant de succès, en lien avec les autres chefs de cuisine de l’hôtel. Marcus Thuram a un faible pour les pâtes aux crevettes. Kingsley Coman opte régulièrement pour une omelette-brocolis, alors qu’Eduardo Camavinga reste souvent classique avec des pâtes-sauce tomate.

Trois tables ont été installées dans cet espace restauration. Une qui regroupe les 25 joueurs, avec les plus anciens réunis en bout de table. D’un côté, on retrouve Jonathan Clauss et Jules Koundé, concurrents au poste de latéral droit mais voisins de table pendant les repas. De l’autre, figure le duo inséparable Kylian Mbappé-Ousmane Dembélé.

A la deuxième table se réunit le staff technique de Didier Deschamps entouré de Guy Stéphan, Franck Raviot et Cyril Moine. Et la dernière table est dédiée au reste du staff. Durant le repas, les matchs des adversaires sont diffusés sur des écrans géants. Ces dernières heures, l’équipe de Belgique est donc observée sous toutes les coutures.

Le temps de l'entraînement

Le début d’après-midi est généralement consacré au repos et la traditionnelle sieste. Certains joueurs rajoutent quelques séances de soins à ce moment-là. Sur la TV de leur chambre, chaque joueur dispose de trois canaux français installés par Thierry Marszalek et Éric Dubray en charge de l’analyse vidéo: deux sont consacrés au match de l’adversaire et le troisième à une chaîne d’information française. Les joueurs se remettent en route en fin d’après-midi pour se rendre à l’entraînement. Le bus emmène le groupe à la Home Deluxe Arena, stade du SC Paderborn qui évolue en deuxième division allemande.

Didier Deschamps fait parfois aussi une causerie avant certains entraînements. Ce jeudi, par exemple, avant la première séance depuis le match face à la Pologne, le sélectionneur a tenu à rappeler au groupe qu’un nouveau tournoi débutait, qu’il avait confiance en chacun de ses joueurs et qu’il attendait d’eux qu’ils se concentrent sur le résultat. Les séances sont généralement programmées vers 17h30. Afin d’optimiser le temps de récupération, les douches dont prises directement à l’hôtel pour ne pas trop retarder l’heure du dîner.

Le show Mbappé-Griezmann à NBA2K anime les soirées

Une fois de retour dans leur camp de base, c’est souvent la soirée qui reste le moment privilégié par les joueurs pour se défier à différents jeux. Des moments importants pour la cohésion de groupe.

"Le soir après le repas on se retrouve dans la salle. On est tous ensemble", précise Jonathan Clauss.

La FFF a en effet aménagé un espace spécial dédié aux joueurs où l’on croise peu de membres du staff. Des petits groupes se forment alors autour de différents pôles en fonction des affinités. Le coin PlayStation est régulièrement animé par le duo composé de Kylian Mbappé et Antoine Griezmann qui se défient à NBA2K. Un duel de chambrage en forme de show qui fait beaucoup rire le reste du groupe.

D’autres joueurs s’orientent plutôt vers Fifa ou Call Of Duty. Le coin Uno a beaucoup de succès où le retour de N'Golo Kanté et sa légendaire tricherie anime les discussions et chambrages. Le poker a aussi ses adeptes chez les joueurs parfois rejoints par certains membres du staff. Les joueurs profitent également de ces moments pour regarder ensemble les autres matchs de l’Euro, sans oublier de passer les coups de fil à leurs proches.

Généralement, ils regagnent leur chambre vers minuit. Pour certains, le sommeil tarde souvent à venir, de quoi alimenter cette sensation de temps long. Mais une chose est sûre, lorsqu’ils dorment enfin tous, le paperboard de Guy Stephan du lendemain, lui, est déjà prêt.

Article original publié sur RMC Sport